Une journée à l’aéroport – Vis ma vie de cyclo

Vendredi 5 décembre, c’est le jour J ! L’Europe, ça se fini aujourd’hui, direction l’aéroport.

Après moultes réflexion, on a décidé d’y aller en vélo et de les préparer sur place.

10h30, le départ. On laisse là Émilie (la soeur de Thomas ) et sa famille, qui restent encore 24h. Ça nous rappelle des souvenirs d’il y a maintenant deux mois et demi…


Les vélos étaient propres comme neufs, et il pleut pendant les 1h30 de trajet, hum, ca commence mal… Bon sinon, mis à part la pluie, la route est correcte et pas trop stressante. Arrivés à l’aéroport, nous et les vélos sommes tout mouillés et recouverts d’un mélange de sable et de terre… À l’entrée du bâtiment, il faut passer un contrôle des bagages : les agents regardent notre matériel tout crado d’un air un peu perplexe.

Avant tout, direction les toilettes où on passe un coup d’eau sur les vélos et les sacoches. Puis après avoir grignoté un bout (notre dernière conserve de pâté aveyronnais…), on s’attèle au packetage de tout ça. Au début, on ne sait pas trop par quel bout commencer : c’est la première fois qu’on emmène nos deux fidèles destriers si loin ! Après quelques tâtonnement, coups de tournevis, un peu de carton (recyclage des boîtes d’une soirée pizzas avec nos amis cyclos français), de papier-bulle et surtout beaucoup de cellophane et de scotch, les voilà fins prêts ! On fait le même sort aux sacoches, mais là c’est moins compliqué.

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Voilà tout notre bazar emballé !

Tout stressés qu’un bagage soit trop lourd ou que l’emballage des vélos ne leur plaise pas, on part au bureau d’enregistrement de Turkish Airlines, qui affrète notre premier vol. Billet électronique : il ne nous trouvent pas… Ah mais non, biensûr, on voyage par Egypt Air (le premier vol jusqu’au Caire est juste sous-traité à Turkish), c’est eux qui doivent faire l’enregistrement. OK, on reprend tout notre bazar et on va 100m plus loin. On refait la queue.

À nouveau, problème :

– « Non, non, monsieur, c’est bien chez Turkish Airlines que vous devez faire l’enregistrement (…) Oui, oui, ils peuvent bien prendre les vélos et les faire suivre après, pas de problème ».

Allez, rebelotte, on retourne à l’autre bureau. Ça fait 45 minutes qu’on tourne en rond et que rien n’avance ! On passe directement au guichet prioritaire Business Class, on va pas faire la queue 40 fois non plus ! Le gars nous trouve bien dans son ordi, finalement ; cool !

– « Par contre, vos bagages, ça ne suffit pas, il faut aller les emballer à la machine pour pas qu’on voit qu’il y a différents sacs dedans (…) Oui, Madame, c’est payant » (…) « tenez, voilà vos billets d’enregistrement, celui là c’est pour aller payer le billet pour les vélos. »

Glups !

-« Pardon ? On n’a pas dû bien comprendre » (oui c’est en anglais avec un accent turc alors bon… ; en fait, si, si on avait bien compris !)

On avait pris les billets sur le site d’Egypt Air car les vélos sont comme des bagages chez eux. Thomas part négocier avec Egypt Air pendant que je garde les affaires (ras le bol de tout rebouger à chaque fois !). Il ne peuvent rien faire, et n’ont pas de place sur leur vol qui part pour le Caire. Il ne nous reste plus qu’à aller payer, on verra après. On emballe les sacoches dans des grands sacs plastiques noirs et on réessaye. On a les nerfs à vif, on n’y croit pas beaucoup quand on retourne une énième fois au guichet. Mais si ! Après 1h30 d’aller-retour, nos bagages et nos vélos sont emportés ! Quel soulagement !

On se dirige tranquillement vers la porte d’embarquement, porte 220, notée sur le billet mais pas encore aux écrans. On s’assoie en se disant qu’on est tranquilles jusqu’à demain matin (je commence à me dire qu’on risque de ne pas avoir toutes les affaires vu comment ils sont organisés, mais ça, c’est pas trop grave). Enfin on souffle !

L’heure prévue d’embarquement passe, personne au guichet. Bon, on n’est pas tout seul. Finissent par arriver deux hôtesses… d’une compagnie italienne ! Aie… On sort trouver un écran :

« Le Caire – porte 211 – last call » !!

Nous voilà en train de courir le sprint le plus horrible que j’ai jamais fait, à slalomer entre les gens jusqu’à l’autre bout de l’aéroport. On arrive à temps ! Ouf !

Bon, au final, les deux vols se sont bien passés. On a bien mangé (deux fois le dîner et un petit déjeuner ! 🙂 ), regardé des bons films et même un peu dormi. Et au petit matin – enfin ici, il est déjà midi ! – nous avons atterri en Asie ! Et tous les bagages et les vélos sont même arrivés jusqu’au bout avec nous, et pas de casse : on s’en sort pas si mal finalement !

On sort de l’aéroport : 30° ! C’est trop bon de retrouver l’été au mois de décembre. Le challenge est maintenant de trouver un taxi qui puisse emporter nos vélos. Après négociations, un chauffeur ayant une voiture avec une galerie sur le toit veut bien nous prendre pour 600 bath (bon, c’est un peu plus que ce qu’on nous avait dit, mais ça va). Thomas et le chauffeur les attèlent solidement et nous voilà partis à la découverte de l’Asie.

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Attention à ce que tout soit bien accroché…

Après 45 minutes de route, on arrive à notre appartement : il appartient à une directrice d’école rencontrée via le site warmshower. Elle n’habite pas là, mais l’utilise pour accueillir des dizaines de cyclos tous les ans. C’est une magnifique pièce de style traditionnel Thaï, tout en bois, qui date d’il y a un siècle. Nous voilà bien installés ! Nous allons passer là quelques jours afin de nous habituer peu à peu à toutes ces nouveautés : climat, culture, langue, nourriture…

C’est la première fois pour nous en Asie (je veux dire, l’Asie « pour de vrai », à Istanbul ça ne comptait pas vraiment ! 😉 ), mais je crois bien que ça va nous plaire !

Promis, on vous raconte ça vite !