En Grèce aussi il y a des stations de ski.
Les glaçons, c’est bien ; mais dans le pastis, c’est mieux.
Une arrivée en Grèce plutôt fraiche…
Dimanche 2 novembre, on passe la frontière albano-grecque, à 1000m d’altitude. S’ensuit une grande descente où on trouve un super spot près d’une rivière sur une pelouse bien douillette. Les montagnes tout autour, le petit ruisseau… l’endroit est paradisiaque si ce n’est que des ours sont signalés dans la région ! De plus nous sommes à 800m d’altitude et à 21h, le compteur indique 0° – du givre se forme sur la tente.
Heureusement, Thomas s’est attelé à la création d’un bon feu de camp ! Nous accumulons toutes les couches de vêtements possibles et nous nous réchauffons au coin du feu… qui éloignera peut être les ours (ce qui nous rassure un peu). Mais bon, vu le temps, les copains de Baloo doivent plutôt préparer leur hibernation dans la tanière !
La nuit se passe finalement pas trop fraîchement grâce aux duvets refermés au max (en gros on n’a que le nez qui dépasse !) et la couverture de survie par dessus. Oui, oui, on a plutôt bien dormi !
Le matin au réveil, Thomas voit une biche courir dans la rivière à quelques mètres ; sniff, moi j’étais dans la tente, je n’ai rien vu ! On relance le feu. Les gourdes ont gelé pendant la nuit (cf. les Things to do : Faire des glaçons) ! Pendant la matinée, on ne fait que 13kms : mais 600m de dénivelé positif ! La brume du matin se dissipe peu à peu, le soleil commence à (ré)chauffer et les sommets enneigés apparaissent. En fait, de la neige apparaît aussi au bord de la route et augmente avec l’altitude. Si on s’attendait à ça !… Tout ça nous met de bonne humeur.
Arrivés en haut, la route s’ouvre… sur une station de ski ! Ça non plus, on ne s’y attendait pas du tout, c’est vraiment génial ! On fait notre pause déjeuner au soleil sur une table au pied des pistes. Que demander de mieux ?!
Ensuite, c’est descente pendant… 25kms ! Il faut même s’arrêter régulièrement pour se réchauffer !
On retrouve la plaine (à 700m d’altitude tout de même). Entre une petite montagne et les abords d’un village, on se pose près d’une chapelle orthodoxe pour se préparer à la nuit. Vers la fin du dîner, un berger qui passait par là vient nous voir. Par quelques signes, il nous dit qu’on va avoir froid et qu’il y a les chiens qui traînent alors il nous montre une petite réserve et la chapelle en nous faisant comprendre qu’on sera mieux pour dormir. En effet, il fait bien plus chaud dans la chapelle. Allez, on ose et ouvre tapis de sol et duvets dans un coin. On a même l’électricité pour recharger les batteries ! Une petite heure plus tard, une voiture se gare à côté… On va voir : trois hommes se présentent comme la police et veulent savoir ce que nous faisons. On leur explique notre aventure, ils réfléchissent, et au bout d’un quart d’heure, ils repartent en nous ayant donné leur accord pour dormir là ; mais avec quelques consignes : ne rien voler (c’est une chapelle orthodoxe alors ya plein de trucs en or), et que les femmes n’ont pas le droit de passer dans le fond de la chapelle derrière le rideau. Bon, ça va, c’est pas trop contraignant !
Une heure plus tard, on commence à s’endormir quand on entend dehors un grognement, qui devient de plus en plus fort et énervé… un ours ?!! Vraiment, on dirai un ours ! Thomas se jette sur son appareil photo, et on se colle à la fenêtre. En fait, non… ce sont des chiens genre patous qui rôdent en meute… On ne pensait pas qu’un chien puisse émettre un tel son ! Ça ne ressemblait pas du tout à un grognement de chien !
On se dit que heureusement, on était dans la chapelle : dans la tente on aurait eu la peur de notre vie ! Vous vous imaginez croyant avoir un ours à côté de vous et sans pouvoir regarder ?!
Entrainement des estomacs aux contrées lointaines
Bref, après une bonne nuit au chaud dans cet environnement doré, on reprend un peu la grimpette : ça réchauffe, car il ne fait que 6-7° au réveil.
Au bout d’une heure de route environ, Thomas commence à être nauséeux. Ça traîne toute la journée et l’après midi, c’est de pire en pire. On décide d’aller jusqu’à la prochaine ville pour trouver un coin au chaud ; le souci, c’est qu’il faut encore pédaler 20kms ! Heureusement toute la fin est en descente, mais c’est vraiment dur pour lui ; il se met à grelotter et a être très crispé. Arrivés péniblement en centre ville, on se trouve un hôtel. Il est 16h30 : une bonne douche chaude et au lit jusqu’au lendemain 10h ! La soirée a été un peu dure, la fièvre est montée à 39° et il a vu la cuvette de près, mais au moins on était au chaud dans un lit douillet ! Imaginez dans la tente…
On reprend doucement nos montures en fin de matinée le lendemain. Les courbes sont faciles, beaucoup de descentes ou de plat, donc ça va. On passe notre fin de journée entre les champs de cotons qui sont en pleine récolte, les camions font des allers-retours et on entend les moissonneuses jusque tard dans la nuit. Il y a du coton partout sur les bas-côtés, et parfois on a l’impression que c’est de la neige !
La route pour arriver jusqu’à Thessalonique le lendemain (mercredi) n’est vraiment pas top : de grandes plaines et des zones industrielles. Comme souvent, l’approche des grandes villes à vélo, c’est pas drôle. Mais pour nous réchauffer le coeur, on a le droit à un super moment le midi quand on prépare la popote : une jeune qui passe par là vient discuter pour savoir d’où on vient, et tout et tout. Elle repart… mais revient 10min plus tard les bras chargés de nourriture qu’elle nous offre, dont une bouteille de super huile d’olive grecque et du bacon !
Thessalonique
Bon, Thessalonique, pour résumer c’était top !
On a été accueilli chez Nikos, un hôte de couchsurfing. Il nous a laissé sa chambre, il nous a appris à faire du vrai café « turque », on a échangé sur nos pays, nos vies, la photo, et surtout, on a passé deux soirées géniales avec lui et ses copains. On a parlé pendant des heures de politique, psychologie, voyage et tant d’autres choses. Le tout en échangeant sur nos gastronomies respectives : eux nous ont fait découvrir des vins grecs et même un peu de Rakhi local (oui, encore du Rakhi – il est au miel et se boit chaud celui là), et nous leur avons cuisiné un repas français !
La journée de jeudi on a aussi visité un peu la ville. La ville basse est très animée avec plein de bars super sympa, le marché, le front de mer ; mais vraiment pas très jolie. La ville haute, résidentielle, est faite de petites ruelles et de jolies maisons colorées. Bref, deux facettes très différentes !
Comme on se sentait bien ici et qu’on était un peu fatigués, on a fait du rab en restant vendredi pour glandouiller et faire un super dîner dans une taverne grecque typique ; on y a mangé de la viande de kebab de poulet hyper tendre avec salade crétoise et Tatziki. Rien à voir avec ce qu’on peut manger en France !
Ah oui, et puis Nikos nous a fait un petit interview pour écrire un article sur notre périple et essayer de le faire passer dans un journal de la ville. La class, non ?! Promis on vous montre ça dès qu’on l’a !
Le temps se gâte.
Samedi 8 novembre : reprise sous la pluie. Elle va nous suivre toute la journée par intermittence, et le lendemain aussi. C’est la première fois dans cette aventure qu’on est vraiment mouillés longtemps.
Dans l’après – midi, un jeune chien foufou nous courre après et nous tourne autour. Il va nous suivre jusqu’au soir, soit 8 km ! Il est super mignon, se cache quand il voit des voitures, nous rattrape ensuite.
Le soir, on s’arrête dans un bar au bord de la route car la pluie devient vraiment forte et le vent se lève. Où va-t-on bien pouvoir dormir ? Le serveur nous aide en nous indiquant une maison en construction mais abandonnée, juste en face. On passe une soirée et une nuit bien au sec, c’est royal ! Le matin, Rex (oui c’est comme ça qu’on a surnommé notre nouveau chien !) est toujours dans les parages et cours nous sauter dessus quand on sort de la maison. Mais il s’arrêtera là de nous suivre : il a trouvé une amoureuse ! Une jeune chienne qui semble vivre à côté du bar.
On reprend la route tous les deux, dans le brouillard et la bruine. Le midi on se réfugie dans un resto d’un village à manger des petites tourtes au fromage, spécialité du coin. Quand on pars, la tenancière nous en glisse deux de plus dans un sac pour notre dîner du soir !
L’après midi est toujours très humide… On retrouve le bord de mer, où on se pose pour la soirée. Les averses se font plus rares. Mais tout est mouillé, pas moyen de faire un feu de camp pour se réchauffer !
Le lendemain matin, oh bonheur ! le soleil est de retour. On fait sécher sur nos vélos nos affaires mouillées depuis deux jours. Tiens, le paysage est vraiment pas mal en fait ici ! On n’avait pas eu l’occasion de s’en rendre compte ces derniers jours. On avance vite, entre les champs d’oliviers et d’amandiers (nostalgie de notre première semaine du périple !), puis sur une route qui longe le bord de mer. Le midi, au déjeuner, toute une famille de chats vient nous tenir compagnie. En Grèce, chiens et chats font partie intégrante de notre quotidien. Quand on s’arrête, on est souvent salués par un miaulement ou un aboiement (les chiens errants sont vraiment affectueux et pas du tout agressif ici !). Bref, c’est chouette !
On profite du retour du beau temps pour se poser sur une plage le soir. Mais pas de baignade, il fait froid quand même ! Un bon feu nous réchauffe notre soirée.
Ce qui nous marque en Grèce…
- On trouve que les gens sont vraiment sympas.
- On n’est pas trop dépaysé, la culture est assez proche de la notre, finalement. Dernier pays avant longtemps où on a nos repères !
- Partout sur les routes, il y a des mini-chapelles, de toutes sortes, de tous styles. On s’est renseigné, c’est en mémoire de personnes décédées dans des accidents de la route, ou bien en remerciement à Dieu d’avoir survécu à un grave accident.
- L’alphabet grec : c’est pas simple ! Quel moment de solitude quand on doit trouver la bonne sonnette d’interphone ! Heureusement, sur les routes, les panneaux ont le double alphabet.
- L’automne est arrivé ici aussi. Les soirées sont bien fraiches, et les arbres multicolores. Comme nous l’a dit Nikos, du couchsurfing : « eh oui, en Grèce aussi, il y a 4 saisons ! »