First steps in China

Discover one of the oldest civilizations in the world!

Welcome to China !

Nous voilà le dimanche 15 mars à la frontière sino-vietnamienne. Le passage des douanes se fait sans encombre des deux côtés, et aucun bakchich n’est réclamé. C’est un pont au dessus du “fleuve rouge” qui sépare les deux pays.
Côté chinois, on est plutôt impressionnés par la modernité du poste frontière, avec machine de lecture des passeports. Pour les piétons, il y a scannage des valises comme dans les aéroports. Pour nous qui entrons avec les scooters, les douaniers jettent juste un oeil à deux sacoches, nous demandent qu’on n’ait pas de viande, et… roule ma poule !
Ça y est, nous voilà en Chine pour 1 mois et demi. Une certaine euphorie s’empare de nous : la Chine, ce pays si mythique, cette culture si complexe, nous y voilà ! Et tout a été finalement si facile, de la demande des visas au passage de la frontière ! Ça nous paraît un peu fou d’être là, on se croirait dans chinatown… sauf que ce chinatown fait près de 20 fois la France !
Bref, comme toute arrivée dans un nouveau pays, il faut trouver de l’argent du pays (et seules certaines banques acceptent les cartes étrangères ici), une carte SIM Internet (ça pique ! Pas donné Internet en Chine !). On décale les montres d’une heure (de plus) ; et nous voilà prêts à découvrir ce pays !

On the way !

Les 15 premiers kilomètres de route sont en travaux, on mange de la poussière, on a les yeux qui piquent dès qu’un camion passe (c’est à dire toutes les 2-3 minutes). Ça nous donne un premier aperçu des travaux en Chine : il n’y vont pas à la petite cuillère ! Au bout de quelques kilomètres de cette route, on croise un cyclo anglais qui nous rassure : cette route est exceptionnelle et la plupart sont juste parfaites pour les cyclos !
Bref après seulement 30 kms en Chine, on pose la tente, près d’une ferme où ils élèvent canards, pans, et porc épiques (vous avez déjà vu des porc épiques dans une ferme vous ?!). Ça se passe comme on nous l’avait raconté pour la Chine : quand on demande l’accord des locaux, dès qu’ils ont compris ce qu’on voulait (à force de gestes et à l’aide du G’palemo – on va tous vous battre aux jeux de mimes en rentrant !), il n’y a aucun souci pour poser la tente pas loin.
On se met en contrebas, entre un champ de bananiers et la rivière, tranquilles pour la soirée ! On profite du jour qu’il reste pour faire les premiers petits réglages sur nos vélos qui ont un peu souffert entre les montagnes du Laos et la pluie au Vietnam. On retrouve le plaisir de camper dans la nature.
Au matin, on attrape quelques bananes d’un arbre tombé au sol, ca nous fera nous fera nos pauses goûter ! On longe le fleuve rouge pendant deux jours encore, jusqu’à Yuanyang. Notre petite route est toute neuve, peu fréquentée, et double une autoroute plus en hauteur (qui n’a pas l’air bien passante non plus – pourquoi toutes ces routes neuves pour si peu de monde ?). On est dans une jolie vallée, avec des montagnes tout autour couvertes de champs d’arbres fruitiers (bananes, papayes, mangues, ananas…). Il y a très peu de villages sur la route, tous les 15 ou 20 kms pas moins. Et puis il n’y a quasiment plus d’animaux (buffles, vaches, chèvres…) en liberté au bord de la route.
Avec l’arrivée en Chine on retrouve aussi le soleil et les grosses chaleurs du début d’après midi. Les pauses à l’ombre pour déjeuner ou boire un coca bien frais sont bien agréables. Et très souvent il y a un petit groupe de personnes (souvent âgés, mais pas toujours), qui joue aux échecs chinois, au mahjong, etc.

On découvre l’hospitalité chinoise.

Pour notre deuxième nuit en Chine, on a vu un panneau indiquant des cascades à 800m, il faut grimper un peu. Arrivés plus haut, on nous dit que c’est encore après mais on pourra bien poser la tente. On continue, on continue… Au bout de 4kms de montée, un petit village mais toujours aucune trace de ces waterfalls… on déclare forfait et on demande à une passante où poser la tente : ben sur le terrain de basket ! Voilà qui est parfait pour nous.
Nous voyant là, la voisine nous invite à dîner. Nous voilà bientôt entourés d’une dizaine de chinoises. La communication verbale est quasi impossible mais on arrive à bien rigoler quand même ! On peut même prendre une douche chaude avant de rentrer à la tente se coucher, le luxe.
Après 70 kms un peu plus vallonnés et le vent plutôt de face, on arrive à Yuanyang. Dans un étal sur la rue, on tombe sur… des fraises !! On ne résiste pas à l’envie d’en acheter, mais comme on n’a que des gros billets, mais on est obligé d’en prendre 1kg ! On se régalera de belles salades de fruits bananes-fraises, agrémentés de yaourt, un délice !
Après le dîner, on fait un petit tour en ville, et au parc central on hallucine un peu ! Plein de groupes sont installés là, avec une petite sono, et ils dansent. Il y a de tous les styles : de la danse plutôt chinoise à un style plus sportif. Cours de sport gratuits pour tous ! En fait ça se retrouve dans toutes les villes.

45 kms de montée, 35 kms de descente !

Le lendemain, on décide de continuer notre route vers le nord et ne pas aller aux touristiques rizières en terrasses de Yuanyang car ça nous fait un bon détour. On le regrettera un peu, en voyant les photos d’autre voyageurs. Mais sans ce choix, nous n’aurions pas rencontré Li Hen, un cyclo chinois de retour de 3 mois en Asie du Sud-Est.
Nous savons que nous avons à peu près 40kms de montée aujourd’hui ! On croise Li Hen au début de cette montée ; il parle bien anglais, du coup c’est super de pouvoir échanger sur son pays et plein d’autres sujets. On monte tranquillement, sur une route pas trop pentue, avec des arbres pour nous faire de l’ombre (ça sent bon le pin !), et des points de vue vraiment sympa ! Il y a peu de circulation, et les rares camions qui montent ont du mal à croiser ceux qui descendent.
On se fait la popote le midi au bord de la route faute de resto avant le 40ème kilomètre. À 16h30, nous sommes au sommet ! Après 45 kms de montée en 5h30 de pédalage, nous sommes à 1975m d’altitude ! Youhou !
Li Hen a réservé dans une auberge de jeunesse pour ce soir, à 35kms de là. On est bien crevés, on doute de pouvoir faire tout ce chemin en plus ! Mais finalement c’est beaucoup de descentes et on arrive à Jianshui à 19h. En voilà une belle journée : 80kms et 2000m de dénivelés positifs sur la journée, un record pour nous !
On découvre un centre ville très joli, la vieille Chine comme dans les films. L’auberge de jeunesse est dans une maison traditionnelle rénovée. Après un dîner en ville où Li Hen nous a commandé les meilleurs plats de la carte, on retrouve à l’auberge une dizaine de jeunes chinois autour de bières et d’une guitare. L’un d’eux connaît plein de chansons chinoises traditionnelles, dans des langues de différentes éthnies. Un couple de canadien francophone donne la répartie avec de beaux morceaux style cowboy américain. On a le sourire qui ne décroche pas !
On décide de rester une journée dans cette ville si jolie. Ça sera bénéfique pour nos cuisses aussi ! On va dans un magasin de vélo changer nos chaînes qui se sont vite abîmés (“seulement” 3000kms, elles sont censés en faire 5000), sûrement à cause des efforts qu’on leur a demandé dans les montagnes. On fait un peu de tourisme : le pont du double dragon, un des plus vieux pont de Chine ; le temple de Confucius, ancienne université, lieu hyper calme et zen. Le soir, devant la porte historique de la ville, on retrouve à nouveau les gens qui dansent sur la place.

En route pour Kunming

Nos cuisses moins douloureuses, on repart le vendredi 20 mars, pour poursuivre notre route vers Kunming. Li Hen a fini là son périple en vélo, on est à nouveau tous les deux. Pendant les 15 premiers kilomètres, la pollution nous pique la gorge et le nez, c’est impressionnant. On est dans un nuage blanc… alors que ce n’est pas une si grosse ville que ça !
Puis ouf! on retrouve la campagne, et notre petite route grimpe au milieu des pins et des eucalyptus, traverse des vallées pleines de champs de patates et autres cultures. On multiplie les arrêts pour essayer de régler les vélos : le mécano du magasin en y touchant a plus déréglé qu’arrangé les choses. ..
Le soir on trouve une petite place non cultivée où l’on puisse poser la tente. À 1700m d’altitude, la nuit sera fraîche ! 6° au compteur au réveil. Mais rapidement dans la journée il fait à nouveau bien chaud !
En fin de matinée, on fait un petit détour pour passer à Xingmeng, un village mongol, le dernier du Yunnan (les mongols avait envahi la Chine au 13ème siècle). C’est un village de maisons en torchis, les femmes sont en habits traditionnels. Et il n’y a même pas d’autres touristes contrairement à ce qu’on craignait.
En repartant on passe devant une cours intérieur où des gens sont en train de manger, il est 11h30. Est-ce un restaurant ? On demande si on peut manger ici, on nous dit que oui ; un homme nous fait de grands signes et nous invite à sa table. Il y a plusieurs femmes en habits traditionnels. Il y a une dizaine de plats sur la table, chacun pique dedans avec les baguettes ; c’est assez épicé, mais délicieux ! On se rend compte que ce n’est probablement pas un restaurant, mais un déjeuner du village. Ils amènent des grandes théières… remplies d’alcool de riz ! On passe un super moment et encore une fois la barrière de la langue ne nous empêche pas de bien rigoler. On ne saura jamais ce que c’était vraiment (fête de village ? d’association ?). Mais on est repartis le ventre bien plein et la tête un peu engourdie, sans avoir dépensé 1 yuan (on dit koai dans cette région) et en ayant passé un super moment.
Toujours beaucoup de cultures au sol dans cette région d’altitude (1700m !), et en particulier les choux. On arrive un peu plus tard au lac Fuxian, et on tombe que une grande station balnéaire pour chinois. On s’écarte un peu et on trouve un super spot pour dormir face au lac. Bon, normalement le campings sauvage n’était pas trop autorisé ici mais on s’est fait tout discret. On passe la nuit au son des cigales chinoises…

Dernière journée avant Kunming.

Après avoir quitté le lac, on grimpe pendant 10kms. La montée est rythmée par le souffle chaud des camions qui nous doublent, glups, pas très agréable. Au sommet, nous sommes à 2175m !

La descente n’est pas beaucoup mieux car la route est en travaux, on se prend plein de poussières dans les yeux. De retour sur le plateau à 1800m d’altitude, 40 kms avant Kunming, on arrive dans la banlieue de la ville ! Ça construit de partout : autoroutes, immeubles, voie ferrée…

Au milieu des buildings

On fini par arriver à l’intérieur de la ville. Kunming est la capitale du Yunnan, pas moins de 5 millions d’habitants ; notre première grosse ville chinoise. Ouch, c’est impressionnant ! Des buildings partout, mais malgré tout, des efforts ont été fait pour que la vie y soit plus agréable. On est surpris de la quantité de verdure : arbres tout le long des avenues, parterres de fleurs, etc. Et niveau circulation, c’est top : sur toutes les grandes voies, il y a une voie bien séparée pour les deux roues. Et les scooters : ils sont quasiment tous électriques : c’est bien plus calme ! Bon ok, du coup il faut faire super gaffe, on ne les entends pas arriver. On a bien aimé se promener à vélo dans ces immenses avenues.
On a aussi été faire un point de nos vélos chez Hui Lee : il est warmshower et tient un magasin de vélo. On est super contents de trouver quelqu’un qui parle anglais et qui puisse nous conseiller sur quoi modifier à nos vélos. Et il fini par nous inviter à dîner avec sa famille. Une fois de plus, on se régale de plein de plats différents ! Qu’est ce qu’on mange bien et varié en Chine !

On repart le lendemain en direction de Dali… en bus ! Après des heures d’hésitations, on a décidé de continuer à rouler dans les montagnes du Yunnan, et d’aller retrouver d’autres cyclos, les rustines libérées. Une folle journée nous attend le lendemain…

Petites anecdotes supplémentaires…

– Cocorico ! On voit souvent des voitures Peugeot ou Citroën ; à chaque fois, Thomas est tout fou de revoir ici ces voitures qu’il connaît bien.
– les cartes Google Maps : vu les tensions qu’il y a entre la compagnie et les chinois, les cartes google ne sont pas précises ! En fait elles sont décalées d’environ 100 ou 200m par rapport à la réalité. Du coup si on regarde sur openrunner le dénivelé… ca fait peur !! Des pentes à 15% sur presque 50kms, des dénivelés totaux hallucinants… Bref, avant de comprendre le problème on a eu quelques frayeurs. Au final, les routes ici sont vachement progressives, le bonheur pour un cyclo !
– la classe chinoise : ce qu’on a vu : des femmes très classes, beaucoup en talons aiguilles ou en habits traditionnels dans les villages. Par contre des hommes beaucoup moins classes, et avec la manie de remonter le Tshirt et montrer leur bedaine. Ça nous fait bien marrer !
– Ça construit de partout… et on a vu beaucoup de grandes tour d’habitation toutes neuves… complètement vides ! Plus d’offre que de demande…

– et pour finir : à l’entrée de la Chine, on a vu plein de ces arbres…
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On les trouve très majestueux. Quelqu’un pourrait nous dire leur vrai nom ? (Nous on les a appelé les arbres sacrés…)