L’arrivée !
Ca y est, c’est la dernière semaine…
Lundi 5 octobre, on quitte la région parisienne. Mais qui est ce nouveau colloc pour la dernière semaine ? C’est Régis, ami d’enfance de Thomas ! C’est super d’être avec un copain, c’est un peu la fête et ça nous évite de trop penser à la fin qui approche.
Pour ce premier jour de route, Régis regretterait presque de nous avoir accompagné : on est sous une pluie quasiment continue du midi jusqu’au soir. Il parait que le plateau du Vexin est un endroit très joli : on ne peux pas vous le confirmer, on l’a vu dans le brouillard !
Du coup le soir, on est bien trempés et même les Goretex ne sont plus étanches. On demande aux locaux où trouver un abri, un hangar ou garage… Choux-blanc ! A la Roche-Guyon, quelqu’un fini par nous indiquer un gîte pour 9€ en plein centre du village. On est finalement les seuls dans cette sorte d’auberge de jeunesse : nous nous installons dans la cuisine, mettons le four en route pour chauffer la pièce et étendons toutes nos affaires trempées ; au matin, tout est bien sec.
Normandie !
Les jours suivants, Régis regrette un peu moins ses vacances avec nous : le temps s’améliore. On longe la Seine, arrivons en Normandie, ses vaches, ses toits de chaume, Giverny… Le soir, nous sommes face à la Seine, autour d’un bon feu de bois (et encore quelques averses, mais notre danse de la pluie les éloigne 🙂 )
Nous voilà ensuite à Rouen, ville où nous nous sommes rencontrés, Thomas et moi. Ici encore plein de souvenirs !
Puis la montée à Mont Saint Aignan (la ville porte bien son nom, on vous le confirme : c’est un sacré mont) et les retrouvailles avec mon frère et sa petite famille. On ne les as pas vus depuis plus d’un an ! La famille s’est depuis agrandie, avec une petite dernière arrivée en janvier : alors enfin! on a le plaisir de pouvoir lui faire des bisous en vrai (un peu plus dur pour Thomas car la grosse barbe semble ne pas trop plaire à la miss). Bref, même si Skype nous a donné l’impression de ne pas se quitter si longtemps, c’est trop chouette de se retrouver pour de vrai !
Rouen, dernière ville étape de notre parcours. On y passe les 16 000 km ! Bon, ça sent sacrément le roussi tout ça ! On sent que le voyage se fini. Mais on profite bien de ces derniers jours, la campagne vallonnée du pays de Caux, des petites routes sans circulation, les couleurs de l’automne un peu partout. Les trois derniers jours, le temps est plutôt sympa avec nous : il fait froid, mais pas une goutte de pluie.
Le jeudi soir, voilà la Manche en vue ! Sur les hauteurs de Veules-les-roses, on pose ta tente dans un champ pas très loin de la falaise : superbe, mais frisquet avec un thermomètre qui indique rapidement 4°.
La côte normande est ainsi façonnée : des falaises de 70 à 100 m de haut, et les villages côtier dans les « creux » (qu’on appelle valleuse), au niveau de la mer. Ça descend puis ça remonte à chaque ville ou village. Bref, longer la côte normande en vélo, ce n’est pas de tout repos (surtout pour Thomas dont le vélo de Thomas se rebelle 24h avant l’arrivée – mécanisme du dérailleur avant cassé – Thomas finira le périple sur un seul plateau !)
Autre particularité de la région : l’accent. Régis s’initie à l’accent normand au marché de Saint-Valéry-en-Caux, et pour un gars du sud… c’est pas très joli. 🙂
En route pour la dernière !
Ce vendredi 9 octobre, nos amis les Dudus, avec qui on avait roulé en Turquie, nous appellent : ils sont là pour notre ligne d’arrivée le lendemain ; « on campe ensemble pour votre dernière nuit?« . Trop bizarre de les voir débarquer tous les quatre en Normandie, après les avoir rencontrés en Turquie et au Laos ; on rigole quand on les voit monter la tente en habits de ville. On passe une soirée autour du feu, jusque tard dans la nuit, à se remémorer nos histoires de cyclos, parler du retour, des uns et des autres.
Samedi matin, il ne reste que quelques kilomètres jusqu’au point de rendez-vous pour la dernière journée tous ensemble. C’est quelque chose pour nous ces kilomètres ! Moi j’ai un bon coup de blues qui arrive quand on replie une dernière fois la tente. Chacun dans ses pensées, on pédale jusqu’à Etretat.
Pour la dernière journée, nous sommes une trentaine à rouler, encadrés par des membres de clubs cyclistes havrais.
On est encadrés par de vrais pros ! On a le droit aux voitures-balais et une équipe surentrainée qui nous fait la sécurité aux petits oignons. Ces derniers kilomètres sont hors du temps, on ne comprend pas vraiment qu’on est en train de finir le grand voyage. 32 kms de plaisir, à discuter avec les uns et les autres. Une partie des copains et de la famille roule avec nous, l’autre partie nous attend de pied ferme sur la ligne d’arrivée.
Comment expliquer cet instant où tout s’agite autour de nous, où tout le monde vient nous voir des quatre coins du pays ? C’est comme un espèce de goulot bienfaisant qui nous accompagne pour tourner cette page de notre histoire. Nos familles et amis qui nous ont tant manqué cette année, les copains qu’on s’est fait sur la route, c’est fou tout ce monde qui est là, pour nous.
On franchit la ligne d’arrivée à Sainte Adresse – au dessus du Havre – ce 10 octobre 2015, aux alentours de 16h30. Tout le monde nous congratule, nous salue. L’heure des discours a sonné, les deux papas ouvrent le bal, puis c’est notre tour. On discute avec tout le monde… et hop ! C’est déjà terminé, on range et après une booooonne douche, on se retrouve au bar pour fêter dignement notre retour.
Let’s celebrate !
L’abri côtier nous régale, ils sont à fond et adorent notre projet. Un grand merci pour votre accueil les gars !
En fin de soirée et en petit comité, les copains de Thomas lui réservent une belle surprise : une tondeuse ! C’était prévu, il le voulait et c’est dans un fou rire continu que tout le monde apporte sa touche pour créer/donner un style éphémère a cette barbe, qui sera coupée à ras 15 minutes plus tard.
La soirée a été plus que mémorable, je voudrais remercier tout le monde énormément ! Tout s’est déroulé magnifiquement, et tous les ingrédients ont été réunis pour que cette journée de vélo et cette soirée restent gravés à jamais dans nos petites têtes.
Bref, on voulait vous dire : MERCI !