Russie

La Russie, un pays-continent, le pays des extrêmes et de la diversité, dont l’influence a été marquante au XXème siècle.

Cette fiche est assez dense et peut-être un peu complexe pour les plus jeunes, mais la Russie est un pays complexe aussi, pas facile de synthétiser !

Où est la Russie ?

Son drapeau :

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Données générales

Capitale : Moscou.
Superficie : 17 098 400 km²
Population : 143,5 millions d’habitants.
Densité : 8,4 hab/km².
Espérance de vie : 64,3 ans pour les hommes et 76 ans pour les femmes.
Langue : russe.
Monnaie : le rouble (1 euro = 57 rouble environ)
Nature de l’État : république fédérale.
Président de la Fédération : 3e mandat pour Vladimir Poutine (élu en mars 2012).
Premier ministre : Dmitri Medvedev.
– Décalage horaire : différent selon les régions : de + 1h à + 11h !

Quelques sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco :
À Moscou, et dans ses proches environs : le Kremlin et la place Rouge, l’ensemble du couvent Novodiévitchi, l’église de l’Ascension à Kolomenskoyé et l’ensemble architectural de la laure de la Trinité-Saint-Serge à Serguïev Possad.
À Saint-Pétersbourg : le centre historique et les ensembles monumentaux annexes.
Autres sites classés dans la Fédération de Russie : les forêts vierges de Komi ; le lac Baïkal ; les volcans du Kamchatka ; les montagnes dorées de l’Altaï ; le Caucase de l’Ouest ; l’ensemble du monastère de Ferapontov ; le bassin d’Ubs Nuur ; la citadelle, la vieille ville et la forteresse de Derbent ; le centre historique de la ville de Yaroslavl ; le plateau de Putorana…

Histoire

L’histoire de la Russie est riche en événements, particulièrement au cours de ce dernier millénaire. La Russie, à travers de nombreuses guerres, est passée de petite principauté au plus grand pays du monde.

Le 7 mai 1682, Pierre Ier de Russie ou Pierre le Grand monte sur le trône. Il fait construire Saint-Pétersbourg qui devint en 1712 la capitale. Le 2 novembre 1712, il se proclame « Empereur ». Au début des années 1800, l’Empire Russe joue un grand rôle dans les Guerres napoléoniennes. L’Empire entreprend de grandes colonisations.

La Première guerre mondiale : L’empire russe entre en guerre pour défendre son alliée, la Serbie, contre l’Allemagne et l’empire d’Autriche-Hongrie. Elle se retire du conflit en 1917 à cause de la Révolution russe.

Révolution russe de 1917 : En 1917, vivre en Russie était très dur. La pauvreté n’était pas rare et le peuple en avait assez. Février : À Petrograd (actuellement Saint-Petersbourg), des manifestations débutèrent. Le peuple était fatigué des tsars qui s’opposaient à tout changement. Le tsar Nicolas II voulut envoyer des soldats, mais ils refusèrent d’y aller. Il commença alors à faire quelques réformes, mais, au grand déplaisir du peuple, il continua la guerre. Octobre : Les bolcheviks (=communistes) s’emparèrent du pouvoir et prirent très vite des mesures pour satisfaire le peuple. Mais certains Russes était mécontents du communisme et voulaient le retour des tsars.

Guerre civile russe : elle dura 6 ans, de 1917 a 1923. Elle opposait l’Armée blanche (monarchistes voulant le retour des tsars) à l’Armée rouge (bolcheviks ayant pour but de renverser complètement les tsars)

Vers fin 1922, les bolcheviks avaient reconquis la grande majorité du territoire qui devint l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques, État fédéral de 15 républiques soviétiques). Le pays passe sous la dictature communiste de Staline en 1929.

L’URSS pendant la deuxième guerre mondiale : Avant la guerre, le 23 août 1939, Staline avait signé avec Hitler un pacte de non-agression. Il fut rompu le 22 juin 1941 par l’invasion nazie en Union soviétique. Au début, l’armée soviétique, non prête, recula. Puis après la longue bataille de Stalingrad, les soviétiques regagnèrent le terrain perdu, puis continuèrent en reprenant aux nazis des pays d’Europe de l’Est.

Guerre froide : En 1946, alors que les anciennes grandes puissances européennes se sont écroulées, il ne reste plus que deux superpuissances : l’URSS et les États-Unis. Les deux pays sont radicalement différents d’un point de vue politique, économique et culturel. L’Union soviétique est une dictature communiste, alors que les États-Unis sont une démocratie capitaliste. Les deux grandes puissances ne s’affrontent pas directement à cause de la peur d’une guerre nucléaire, mais par pays interposés, comme en Afghanistan ou au Viêt-Nam.
Cependant, à partir de 1963, les relations internationales se détendent. Mais la Guerre froide ne se termine réellement qu’en 1991, lors de la chute de l’URSS.

Géographie

Vu la taille immense de ce pays, forcément il a des frontières communes avec de nombreux pays !

  • au nord-ouest : la Norvège et la Finlande
  • à l’ouest : l’Estonie, la Lettonie, la Biélorussie et l’Ukraine
  • au sud : la Géorgie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Chine, la Mongolie
  • La Russie a également une petite partie de territoire entre la Lituanie et la Pologne (Kaliningrad)

Les 17 millions de km² de la Russie s’étendent d’Ouest en Est. Du nord au sud, on trouve :

– la toundra, recouverte de glace en hiver, et qui laisse en été pousser le lichen dont se nourrissent les rennes ;

– la taïga, qui constitue le plus vaste massif forestier du monde ;

– la forêt mixte où les déboisements entrepris à partir du XIIe siècle ont permis le développement d’une agriculture en Russie centrale ;

– puis la steppe, et quelques étendues de désert au nord des ex-républiques d’Asie centrale.

Le lac Baïkal

En Russie, nous allons passer quelques temps autour de ce célèbre lac, il faut en dire quelques mots.

Il est situé dans le sud de la Sibérie, en Russie orientale. Il représente la plus grande réserve d’eau douce liquide de la surface au monde (environ 23 500 km3). Sa transparence est unique et la visibilité parfaite jusqu’à 40 mètres de profondeur. Il est parfois surnommé la « Perle de Sibérie ».

Environnement

Les Russes ont avec leur terre un rapport extrêmement sentimental. La création de la première réserve naturelle remonte à 1916 (il y en a maintenant 101), et la Russie compte aujourd’hui quelques 40 parcs nationaux.

Mais le ministère de l’Environnement créé en 1988 sous Gorbatchev… a été dissous en 2000 par Poutine. En tant que pays froid, la Russie n’a pas directement intérêt à agir contre le réchauffement de la planète. Un degré de plus dans les moyennes des températures annuelles peut en effet réduire sensiblement sa facture de chauffage. Le gouvernement a accepté de signer le protocole de Kyoto en 2004 – son application pouvant devenir pour elle une source de bénéfices -, toutefois, en 2012, il refusa de s’engager dans la 2e phase du protocole.

Coutumes et croyances

Religions

Les chrétiens orthodoxes sont les plus nombreux (41 %) et l’Église est très présente dans la vie des gens.

Les chants orthodoxes russes, les églises avec des décorations très chargées et des icônes sont sans doute les choses les plus marquantes quand on évoque la religion en Russie.

L’islam vient en 2ème position (6,5 %).

Savoir-vivre et coutumes

Il est clair que les rapports humains dans l’espace public ne sont pas en apparence chaleureux. Ils se transforment pourtant du tout au tout dans l’espace privé, où les masques tombent plus aisément.

Différentes superstitions

Par exemple, on ne sert pas la main de quelqu’un à travers un seuil de porte : car le seuil traditionnel est une frontière protégeant l’isba (maison traditionnelle en bois) des forces maléfiques du monde extérieur.

Mais ces superstitions ont tendance a avoir de moins en moins d’importance aujourd’hui.

Cuisine

Zakouski (Entrées)

On trouve aussi bien le caviar, le vrai, le « noir », mais aussi le « rouge » (œufs de saumon) et les autres « caviars », d’aubergine ou de courgette. Mais aussi une multitude de poissons fumés (crus ou cuits) ou salés.

Et les Russes sont aussi maîtres en salades ; particulièrement la seliodka pod chouboy (le « hareng sous son manteau ») : ce qui sert de « manteau » aux petits morceaux de harengs salés est un mélange de betteraves et de carottes râpées, de dés de pommes de terre et de mayonnaise. La « vinaigrette » (viniegriet) à la russe est en fait une salade dans laquelle on mélange betterave et pomme de terre.

Piervoye (Soupe)

La soupe est une composante quasi obligatoire d’un repas complet. On ne l’appelle pas d’ailleurs soupe, mais piervoye (le premier). Borchtch : une soupe à base de betteraves ; généralement à la viande, il comprend un mélange de légumes et d’épices qui en fait un plat qui vaut vraiment le détour.

Vtaroye (Plat de résistance)

Le plat de résistance, appelé, fort logiquement, vtaroye (le deuxième).

Quelques exemples :

– Les goloubtsi sont des choux farcis, mais on farcit également les courgettes.

– Les pielmeni et les varienniki (littéralement : les « bouillies ») sont différentes sortes de bouchées composées de viande et d’oignons hachés dans des enveloppes de pâte fraîche, que l’on fait soit griller soit bouillir – en clair, des sortes de raviolis.

– Le bœuf Stroganov, de fines lamelles de viande bien cuite baignant dans une sauce à la crème et aux oignons, incontournable dans les menus des restos traditionnels.

Konfiéty (Bonbons)

Les Russes raffolent des klioukvas (canneberges), ces baies qui viennent du Nord. Ce qu’ils préfèrent, c’est les manger enrobées de sucre glace en prenant le thé (tout comme les biscuits aux graines de pavot).

Boissons

Les revenus de l’État liés à la production et au commerce de l’alcool représentent une source budgétaire majeure. Toutefois, une évolution est peut-être en train d’avoir lieu. Dans les grandes villes, les jeunes générations délaissent la vodka au profit de la bière. Les « nouveaux Russes » ont quant à eux lancé la mode du vin.

Vin : A la fin du XIXe siècle, l’Église adopte pour ses besoins un vin cuit, initialement importé de Cahors, puis produit en Crimée. Ce Cahors local (Kagor), bon marché, est encore l’une des bouteilles favorites des Russes sur la table des repas de fêtes.Toujours à la fin du XIXe siècle, le prince Lev Sergeievitch Golitsyne rapporte en Russie la recette du champagne. Ce Champanskoye est un vin mousseux sucré tout aussi bon marché que la vodka, très apprécié par la gent féminine.

Vodka

En Russie, c’est la nourriture qui accompagne la vodka, et non l’inverse… Elle peut être soit parfaitement pure, soit légèrement adoucie grâce à l’ajout de certains arômes de plantes, soit encore préparée avec des fruits rouges ou du piment marinés. Dans ce cas, on parle de nastoïki. En tout cas, elle se boit toujours cul sec !

Culture

On ne peux parler de la Russie sans parler culture : cinéma, littérature, ballets…

Cinéma

Le cinéma russe a une histoire mouvementée, très liée à la politique du pays et aux différents événements.

La première école de cinéma au monde fut créée à Moscou, en 1919, avec le VGIK, une véritable institution qui explique aussi le dynamisme de la Russie dans ce domaine (et la qualité théorique des œuvres).

Quelques noms au fil des époques…

La Russie est le pays de Sergueï Eisenstein (Le Cuirassé Potemkine),Vsevolod Poudovkine (La Mère), Alexandre Dovjenko (La Terre) et Dziga Vertov (dont L’Homme à la caméra a influencé des générations de cinéastes). C’est l’élan idéologique révolutionnaire qui a inspiré ces maîtres du cinéma mondial, comme beaucoup d’autres artistes dans les années 1920.

Puis, la Seconde Guerre mondiale a fourni une source d’inspiration infinie. On voit apparaître les noms de Serguei Bondartchouk, Grigori Tchoukhraï, et surtout André Tarkovski.

Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov a marqué en 1957 le retour du cinéma soviétique sur la scène mondiale (Grand Prix à Cannes).

Dans les années 1970 apparaît Nikita Mikhalkov, fils de Sergueï Mikhalkov, auteur de l’hymne soviétique. Il est aujourd’hui sans doute l’un des plus connus des cinéastes russes et l’un des plus commerciaux.

Littérature

C’est souvent par les noms de Pouchkine, Dostoïevski, Gogol ou Tolstoï que certains d’entre nous ont entendu parler de la Russie. La littérature russe, tout comme la musique et la peinture, est pour une grande part mondiale. Il y a la littérature russe d’avant Alexandre Pouchkine (1799-1837), peu connue, et celle d’après Pouchkine, appréciée du monde entier. L’écrivain ou le poète russe est plus qu’un artiste : il a été une conscience sociale, politique et morale et rempli le rôle d’une opposition politique le plus souvent interdite, aussi bien sous le tsarisme que sous le régime soviétique.

Musique

Le pays a vu naitre de grandes figures importantes dans l’histoire de la musique. On peut citer…

Piotr Tchaïkovski (1840-1893), Serge Rachmaninov (1872-1943), Igor Stravinsky (1882-1971), Serguei Prokofiev (1891-1953), Dimitri Chostakovitch (1906-1975)

Les Ballets russes

Les Ballets russes sont une célèbre compagnie de ballet créée en 1907 par Serge de Diaghilev. C’est indéniablement au génie de Stravinski et de Prokofiev que la compagnie de ballet de Serge Diaghilev doit son essor. Les premières représentations des Ballets russes ont lieu en 1909. Pendant 20 ans, les scènes européennes en sont fan. Des chorégraphies font encore aujourd’hui partie des répertoires du théâtre du Bolchoï de Moscou et du Mariinski de Saint-Pétersbourg.

Droits de l’homme

La situation des Droits de l’homme en Russie a empiré ces dernières années. Après les manifestations des mouvements civiques russes après les élections législatives de décembre 2011, beaucoup ont pensé qu’émergeait alors un mouvement de protestation qui allait permettre de faire entendre la voix de la société civile. Le pouvoir avait d’ailleurs semblé surpris par l’ampleur des protestations.Par la suite, le pouvoir a « repris les choses en main » …

La justice, sur ordre du pouvoir, harcèle fréquemment les opposants, voire leur entourage. Côté législatif, la Douma a adopté une loi sur l’Internet russe, qui, derrière des objectifs louables, comme la lutte contre la pédophilie, pourrait, selon certains opposants, servir à limiter l’action des blogueurs qui sont, bien souvent, la face la plus visible de l’opposition au pouvoir.

Il existe toujours en Russie des colonies pénitentiaires, de véritables camps de travail, où les conditions d’existence sont très difficiles. Mais au quotidien, et loin des caméras ou des préoccupations médiatiques, les militants des Droits de l’homme en Russie sont souvent inquiétés, voire menacés ou harcelés.

Économie

Le fonctionnement de l’économie russe a subi des transformations radicales à la suite des réformes entamées par Gorbatchev dès la seconde moitié des années 1980. Et cette évolution a permis à la Russie de faire partie des 10 premières économies mondiales. Seulement voilà, la géopolitique a rattrapé l’économie : l’année 2014 a vu la Russie renouer avec une politique aventureuse qui coûte cher au pays, pour ce qui est de son image mais bien plus encore au sens propre, l’économie du pays étant fortement impactée.

Premier producteur mondial d’hydrocarbures, la Russie vit dans le court terme : quand le cours du baril de brut vient à baisser trop fortement et trop durablement, les difficultés de l’économie russe deviennent dramatiques. Car la Russie n’a pas beaucoup d’autres atouts dans sa manche. Certes, elle reste le premier exportateur mondial d’armes, mais la faible productivité, l’ancienneté du domaine industriel et le sous-investissement restent les principaux problèmes de l’économie russe. Les sanctions économiques de l’occident pèsent également.

On voit donc le pays tourner le dos à l’Occident. La Russie se tourne désormais vers la Chine : un accord gazier a été signé en 2014, permettant au gaz sibérien d’être acheminé chez le partenaire chinois. Le contrat s’étend sur 30 ans. Autre tentative : la création d’une union eurasiatique, ne réunissant pour l’instant que la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, en attendant l’Arménie et le Kirghizstan, et qui doit se traduire, à l’horizon 2025, par la création d’un marché unique.

Les disparités sont énormes dans le pays, une grande pauvreté côtoie des richesses très grandes… La richesse s’est concentrée dans quelques régions favorisées : Moscou et Saint-Pétersbourg, les régions sibériennes où sont situés les gisements d’hydrocarbures, et quelques régions industrielles. Les soins médicaux sont souvent réservés aux riches, l’éducation est délaissée ou livrée au secteur privé.

L’économie russe est entrée depuis peu dans une période de fortes turbulences.

Merci Le routard et Vikidia !