A small steppe for Mongolia, a big step for us !

Nous vous avions laissé après Pékin. Nous sommes maintenant en Mongolie où les journées sur le vélo sont assez intenses. Retour sur nos aventures de ces dernières semaines…

Partie 1/2 : nous coupons cet article en deux parties pour qu’il ne soit pas trop long !

Et à nouveau en bus !

Nous quittons Pékin le vendredi 8 mai. Le train direct pour Oulan Bator étant hors budget, on coupe le trajet en deux fois : bus pour la frontière mongol, puis train.
La gare de bus pour aller en Mongolie (gare de Muxiyuan) est assez loin, 10kms au sud du centre ville de Pékin. Nos amis cyclos bretons sont passés 48h avant nous alors c’est facile, on a toutes les infos nécessaires. À côté de la gare de bus, on tombe dans ce genre d’endroit que j’adore : des magasins de tissus et merceries sur plusieurs pâtés de maisons. On achète des trucs qu’on cherchait depuis un long moment pour des rapiéçages, mais surtout… du tissu, bleu, blanc et rouge pour se refaire un drapeau (on se l’est fait voler, souvenez-vous) ! Après ça, on part à la gare de bus, un peu stressés de savoir à quel accueil on aura droit cette fois-ci, nous et nos vélos. On arrive tôt, du coup on charge nos affaires en premier. Les soutes sont immenses, ils ne demandent même pas de bakchich ; formidable ! L’intérieur du bus est beaucoup plus confortable (et propre) que le bus couchette pour arriver à Pékin. Bref, tout se passe trop bien, et on passe une bonne nuit !

Mongolia ! C’est parti pour un mois !

Au petit matin, on se réveille sous de belles lumières de lever de soleil, en plein milieu du désert de Gobi. Et deux heures après, nous sommes à Erlian, ville frontière côté mongol. Avec 2 autres occidentaux rencontrés dans le bus on va à la frontière, mais elle n’est pas encore ouverte ; et il est interdit de passer à pied : on doit prendre des taxis spéciaux, des sortes de passeurs professionnels : génial. Pendant nos 2h d’attente arrivent d’autres occidentaux ; on se retrouve à 9 personnes : français, canadien, polonaise, singapourien, argentine, c’est multiculturel !
Puis on peut enfin passer la frontière. C’est un peu long mais tout se passe sans aucun accro. Arrivés à la gare de train de Zamin Uud, la ville frontière mongole, une fois la nouvelle monnaie dans le portefeuille, une carte sim Internet et nos billets de train pour le soir en poche, il est midi (on découvre au passage qu’il est ici 1h de plus qu’en Chine). On laisse nos vélos dans un wagon-cargo pour 5€ en tout. Ne reste plus qu’à attendre 19h, le départ du train ; attente que nous occupons agréablement au chaud dans le resto de la gare.

En fin de journée, une tempête de sable se lève. Impressionnant ! C’est sous cette tempête de sable que l’on monte dans le train : il est un peu old fashion, super joli. On passe la soirée à discuter entre occidentaux, et aussi avec un papi mongol très content d’échanger quelques gestes – faute de pouvoir parler la même langue – avec nous.
Après une bonne nuit, on se réveille au milieu des steppes mongoles. Superbe !

Encore une capitale… mais très différente cette fois ci

À Oulan Bator, notre hôte Warmshower, Froit, vient nous chercher à gare. On découvre sa maison au centre d’Oulan Bator. Il n’y a pas l’eau courante mais d’ingénieuses toilettes sèches. On reste 3 nuits chez Froit, cet hollandais haut en couleurs, passionné d’histoire, de la Mongolie, créateur de yourtes destinées à l’export en Europe. On en apprend beaucoup sur la Mongolie : avec lui on découvre que c’est un pays vraiment précaire et corrompu, qui survit selon l’aide apportée par les autres pays, la Russie et la Chine surtout… Il nous fait visiter la ville avec plein d’anecdotes, nous donne plein de conseils pour notre périple dans le pays. Et puis il nous apprend à déchiffrer le cyrillique, ce qui s’avérera très pratique par la suite ! Bref, un hôte passionnant et génial !
A Ulan Bator, on fait aussi la demande de nos visas russes avec l’agence Legend Tour, et on visite le monastère Gandantegchinlen. La ville n’est ni passionnante ni vraiment jolie, elle ne donne pas envie d’y rester trop longtemps et on n’a pas l’impression d’être dans une capitale.

Quelques petites choses qui nous ont marqué cependant :
– sortant de la Chine, on trouve la circulation super facile. Les gens nous laissent passer et roulent doucement ; et ils klaxonnent peu, c’est agréable !
– à Oulan Bator, comme nous le verrons aussi dans le reste du pays, au moins 80% des voitures ont le volant à droite : c’est moins cher, mais surtout beaucoup plus dangereux ! L’Etat ne régule évidemment pas.

Mercredi 13 mai, en route pour la gare de bus : nous nous rendons aujourd’hui à Tariat, (très) petite ville à l’ouest du pays.
Après 11h de bus, nous arrivons… sous la neige ! Nous qui pensions camper, ça nous refroidi… et on trouve une petite chambre d’hôtel. Il n’y a pas l’eau courante dans la ville, comme partout en Mongolie finalement. On apprend à faire avec !

Deux jours autour du lac Therkhiin

Au matin, on part avec le soleil qui pointe son nez derrière les montagnes. Les paysages blanchis par la neige de la veille sont magnifiques, on est émerveillés… Le lac Therkhiin s’est formé après une éruption du volcan Khorgo dont la coulée de lave a empêché le bon écoulement de la rivière. Du coup, on roule à côté des roches volcaniques – voire dessus. On découvre au passage les pistes mongoles : de la piste en mode « tole ondulée », des cailloux, du sable, tout y passe ; il faut parfois pousser le vélo dans les côtes. On va rouler 35kms ce jour là, mais ça en vaut bien le double vu l’état de la piste.
On passe nos premiers passages à gué mais Thomas jouant à l’ingénieur des points et chaussées (pierres, branches…), on garde les pieds (presque) au sec ! Le lac est encore gelé au 3/4, et tout blanc avec la couche de neige tombée : le lac Therkhiin est aussi appelé le lac blanc car il est gelé du mois de septembre au mois de mai. Ce jour là, ce nom prend tout son sens !
On pose la tente tout au bout du lac ; Thomas nous concocte un bon petit feu, avec des bouses de yacks séchées (oui, oui, ça brûle super bien !). Le soleil disparaît derrière les montagnes vers 21h30… la nuit sera bien froide malgré la couverture de survie posée sur nous…
Le lendemain matin, on essaie de trouver le passage vers l’autre rive du lac, mais une grosse rivière fini par nous barrer la route et impossible de trouver une zone peu profonde pour traverser. On cherche, on cherche… en vain. On décide de faire le chemin inverse de la veille, après un déjeuner au coin du feu encore fumant de notre campement de la nuit.
On retrouve la petite ville de Tariat en fin d’après midi, mal aux jambes et surtout au dos après ces 2 jours de pistes et la nuit froide.

Pendant ces deux jours, la faune autour du lac était exceptionnelle. De très nombreux rapaces, canards sauvages et autres oiseaux divers ; des petits chiens de prairie partout qui s’enfuyaient à notre arrivée ; d’énormes troupeaux de yacks aux poils bien longs et leurs petits nés récemment (très curieux les jeunes yacks d’ailleurs : toujours à venir nous voir de plus près) ; des chevaux et leurs poulains. Bref, superbe ! L’appareil photo a bien chauffé !

5 jours de route toute neuve

On pensait qu’en Mongolie, on aurait essentiellement des pistes. Mais non, quelle (bonne) surprise ! Nous avons passé 5 jours et 300 kms, de Tariat à (un peu après) Karkhorin sur une belle route goudronnée, et ne croisant que quelques rares voitures.
Le premier jour, nous avons un fort vent de dos qui nous pousse bien dans les montées, et une grande descente d’au moins 20kms en fin d’après midi ! On croise Tava, une cyclo canadienne au tout début de son voyage. Après un moment à échanger, elle repart affronter le vent de face. Dur !
Les deux jours suivants, le vent est de face ou de côté, mais moins fort, ça va. C’est vraiment le pays du ciel bleu, et les quelques fois où le ciel est couvert, il se dégage assez rapidement pour laisser place à un grand ciel bleu et un air clair et pur.
La route oscille entre 1800m et 2000m d’altitude, dans des grandes plaines assez vertes séparées par de petits cols. De gros cheptels de moutons, chèvres, yacks, vaches, chevaux sont en liberté un peu partout. Il y a parfois un cavalier ou une moto qui les surveille.
Les spots dodos le soir sont toujours avec des points de vue superbes. Mais toujours il fait assez froid la nuit et on met au point différents stratagèmes pour lutter contre le froid. On finit par acheter un couverture à Kharkhorin, ce qui réglera le problème !
Deux fois on pose la tente près des yourtes des nomades, mais on a peu de contact avec les locaux. La première fois, une bonne partie de rigolade quand même, au retour des chèvres : les petits chevreaux ont un sacré grain de folie, courent dans tout les sens, grimpent sur le tas de bois et… jouent au trampoline sur notre tente.
Dans les plaines, on prend l’habitude de croiser des carcasses d’animaux, plus ou moins récentes, ou des ossements divers d’animaux : ce sont les bêtes qui n’ont pas résisté à l’hiver (encore 15 jours plus tôt, il y a eu une sévère tempête de neige). Pour exemple, un ami de notre hôte Warmshower Froit a perdu 200 bêtes sur un cheptel de 1000 bêtes cet hiver… Ces carcasses font le bonheur des très nombreux rapaces que l’on aperçoit partout. Il y en a des très gros (vautours, aigles) et des plus petits (milans, buses…). On les voit planer en rond dans les courants ascendants, parfois posés dans leur nid sur les pylones électrique ; on a croisé aussi un « nuage » de milans, une migration peut être ?

Deux villes mongoles

On passe dans deux villes mongoles : Tsetserleg, après un col assez dur de 5kms où le bitume disparaît juste le temps du col, allez savoir pourquoi ; et Kharkhorin, anciennement appelée Karakorum, qui est l’historique capitale de l’empire mongol, mais qui n’en a rien gardé. Bref, l’une comme l’autre n’ont pas beaucoup de charme… Est-ce le cas de toutes les villes mongoles ?
A Karakorum on trouve une guest house de yourtes tenue par une famille mongole anglophone très sympa ; un lieu très calme à la sortie de la ville, où il fait bon de se reposer une demi journée.
On visite dans cette ville le monastère bouddhiste, où un guide nous explique (en anglais mais avec un fort accent mongol… pas toujours compréhensible) l’histoire du monastère et les particularités du bouddhisme mongol. C’est encore différent, avec quelques personnages différents ; le bouddhisme est décidément une religion compliquée !
A la sortie du monastère, on aperçoit au loin deux boudchoux, casque de vélo sur la tête et une maman en cuissard ! Des cyclos !! En plus ils sont français ! On déjeune ensemble et on passe un super moment avec cette adorable famille qui commence tout juste son périple. Déjà on se trouve plein de points communs, et on connaît les mêmes blogs (ils connaissaient notre site ! La classe ! 😉 ). Pendant qu’on discute passent par hasard 2 belges qu’ils avaient croisé à Ulan-Bator ; ils sont aussi anciens cyclos mais finissent en ce moment leur périple en moto.
Bref on quitte la ville à 17h après ces belles rencontres ! On roule un peu avant de se poser pour la nuit.

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