De Moscou à la frontière !

Le 24 juin, nous arrivons à Moscou très tôt dans la matinée. On découvre doucement la ville à vélo ; une ville qui se réveille tout juste. L’occasion de voir la célèbre place Rouge à 7h du matin, vide de son habituel flot de touristes : top !

Moscow !

Après ce rapide tourisme matinal, direction notre hôte Warmshower Stas qui habite à une dizaine de kilomètres du centre-ville, afin de déposer tout notre barda avant qu’il ne parte travailler, pour visiter plus tranquillement la ville.

Des visites

Bref, ensuite nous passons deux jours à visiter la capitale, à pied ou à vélo, sous un soleil de plomb, ou sous un peu de pluie.

– On visite le célèbre Kremlin et sa place des cathédrales avec un coréen rencontré dans le transsibérien. Le Kremlin, une ville dans la ville, qui a vu défiler l’histoire de la Russie depuis plusieurs siècles et qui est aujourd’hui le centre du pouvoir politique russe.
– La place Rouge, si belle ! mais nous ne verrons pas toute sa grandeur car elle est ces jours-ci le lieu d’un grand festival du livre. Ah le livre en Russie ! C’est un objet qui est cher aux Russes et leur éducation est très fortement axée sur la littérature. Alors un festival du livre mérite bien d’avoir lieu sur la plus célèbre place de Russie (et une des plus belles places du monde diront certains)
– Le boulevard qui entoure la ville, transformé en parc et où il fait bon de se promener le soir.
Et puis, nos préférés :
– Le parc Gorki, où de nombreuses animations sont installées ; notre préférée ? D’énormes pouf où on passe un moment à se prélasser au soleil.
– Et ensuite, en vélo, on grimpe la colline en direction de l’université, une des grandes tour stalinienne de la ville. Ce bâtiment est particulièrement impressionnant par son austérité – l’image m’est venue du livre 1984 ! Malgré tout, la vie étudiante est bien là, c’est la saison des diplômes et on croise des étudiants habillés en toge.

Paris en Russie ?

Le centre ville de Moscou me fait beaucoup penser à Paris, et en plusieurs points.
Déjà, un centre avec très beaux bâtiments, chargés d’histoire. Et une vie moderne qui se déroule dans ces lieux qui depuis plusieurs siècles voient défiler les styles et les époques.
Et puis c’est aussi le luxe qui est omniprésent – grosses voitures qui brillent, magasins de luxe, tenues vestimentaires classes…
Et pour finir, on retrouve la même circulation intense des voitures, ainsi que les métros bondés.
Bref nous avons bizarrement l’impression d’avoir quelques repères ici !

Après deux jours marathon à la découverte de la capitale russe, on prend un train de nuit en direction de l’ancienne capitale : Saint Pétersbourg !

Saint Petersbourg

Cette semaine encore, on troque notre tente, pour plus d’espace et de confort dans un bel appartement ; car cette semaine, c’est retrouvailles ! Mes parents viennent nous retrouver ; 9 mois qu’on ne s’est pas vu en vrai (heureusement Skype permet de réduire la distance). En plus ils ne viennent pas les mains vides et arrivent avec une cargaison de fromages et de charcuterie qui mettront nos papilles en extases !

Et puis, on se culture !

– un free walking tour pour se familiariser avec la ville et son histoire. Passionnant !
– et tout simplement se promener à pied dans la ville au fil de la semaine, au milieu de cette ville chargée d’histoire.

– Le palais du Peterhof ; après un voyage en France, Pierre Ier – appelé aussi Pierre Le Grand, le fondateur de Saint Pétersbourg et le premier a en avoir fait sa capitale – ordonna de faire élever un palais grandiose qui dépasserait en beauté le château de Versailles. C’est vrai qu’il y a un air de Versailles dans tout ça !

– la forteresse Pierre et Paul, en plein coeur de la ville, construite en 1703 par Pierre Ier (encore lui !). Dans la forteresse, la cathédrale où sont enterrés tous les empereurs russes depuis Pierre le Grand ; sa prison qui a vu passer les plus grands opposants au régime avant la révolution russe (Dostoievski, Trotski, Gorki)…

églises et monastères : où une fois de plus on a été impressionnés par l’importance de la religion chez les Russes orthodoxes. Et comme en Grèce on a retrouvé ces églises si riches… Opulence de l’église qui nous fait toujours un peu grincer des dents…
– l’appartement de Puchkine : écrivain russe majeur que tout russe connaît presque par coeur.

Les arts et la Russie… c’est la littérature donc ; mais c’est aussi la danse ! Et on a eu la chance d’aller voir un ballet magnifique au nouveau théâtre Marinski. Même Thomas a beaucoup aimé !

Bref, merci beaucoup les parents pour ce très beau séjour à Saint Petersbourg !

En selle !

Vendredi 3 juillet, on se remet en selle. Petit passage chez le « docteur » pour le vélo de Thomas, et c’est parti !

GOPR5000-1

Petit jeu : saurez vous retrouver dans quel film cette rue est célèbre ?

On va rouler 3 jours avant de rejoindre la frontière, en longeant plus ou moins la mer. Bord de mer oblige, le vent est souvent présent, malgré les forêts environnantes. Pendant ces 3 derniers jours en Russie, nous avons beaucoup roulé au milieu d’épaisses forêts, qui parfois laissaient entrevoir la mer. Des forêts assez jolies, pleine framboisiers, de petites fleurs – moi, ça m’a rappelé les forêts du Vercors – mais monotones au bout d’un moment.

Dans les villages traversées, les maisons sont toutes en bois, des pommiers et des potagers dans les jardins. C’est mimi ! Mais finalement, ce qu’on a préféré ces jours là, ce sont les bivouacs du soir. Sur les plages, régulièrement on trouve des zones de camping gratuits, avec barbecue, tables et toilettes. Beaucoup de russes viennent y passer la journée ou le week-end. Du coup, quand on demande conseils aux locaux pour trouver un endroit sympa, quelque soit leur âge, il ne sont pas étonnés de notre demande et ont de bonnes idées !

Par contre, la nuit dans la tente sous ces lattitudes début juillet… ben c’est pas vraiment la nuit ! Le soleil se couche à 22h30 et se lève vers 3h50, et il ne fait jamais vraiment noir ; nous nous réveillons plusieurs fois par nuit à cause de la lumière. C’est une belle expérience à vivre !

Générosité russe

Nos dernières 24h en Russie resteront en mémoire. Le dimanche 5 juillet, 60kms avant Narva, la frontière estonienne, nous demandons conseil dans la petite ville de Ust Luga pour poser la tente. Un jeune couple nous montre un endroit au bord de la rivière, puis on commence à discuter un peu plus ; au final, ils nous proposent de venir chez eux. Mais Thomas est plutôt réticent, le mari sent l’alcool et on se dit que la soirée risque d’être un peu « longue ». Il finit de nous convaincre en nous parlant de son Banya. Et on ne le regrettera pas !

Derrière un air un peu froid et un tempérament peu souriant (normal pour les russes finalement !), Alex, sa femme et leur fille de 13 ans, vont être aux petits soins pour nous jusqu’au lendemain matin. Après un tour du potager de la propriété, et un bon dîner, on file au Banya ; on a droit à toute la tradition du Banya : sauna (humide) quelques minutes, puis fouettage vigoureux avec des branches de feuilles, et sceau d’eau froide à la fin – quelques minutes de pauses, et on recommence ! Pfiou, après une journée de vélo, c’est vivifiant ! Le Banya, bien plus humide que les sauna dont on a l’habitude, c’est vraiment agréable – si, si !

Après ça, thé puis au dodo. Bref, une famille en or avec qui on a bien échangé. Les odeurs d’alcools senties au départ étaient les restes d’un samedi soir bien arrosé, dont le pauvre Alex payera les frais avec les sermonts de sa mère inquiète et les tremblements du lundi matin – l’alcoolisme est un vrai fléau en Russie ; pour rappel, l’espérance de vie des hommes est de 64,3 ans contre 76,1 ans pour les femmes ! Ancien alcoolique au quotidien, une soirée festive n’est pas sans conséquence pour lui aujourd’hui.
Nous les quittons le lendemain tout émus de cet accueil si généreux.

La dernière journée de route se fait tranquillement, dans une campagne qui s’ouvre un peu plus, il y a moins d’arbres. Les prémices de ce que nous allons découvrir en Estonie, mais en moins bien. A suivre !

Divers :

– les Russes aiment bien les français en général. Peut-être le doit-on à Pierre Ier pour qui la culture française était importante ? Bref, en tout cas, plusieurs fois des gens nous ont dit bien aimer les français. Et même une fois : « your country ? – French – ah, French, good ! Americano : not good ! But french : good ! »
Du coup on a réalisé que les français sont quand même appréciés dans pas mal de pays du monde.
Et on s’est posé la question : en général, les français, quels autres pays ils aiment bien ? Ben on n’a pas réussi à trouver de réponse… Le français, trop arrogant ?

DCIM102GOPRO

Frontière Russie-Estonie !