Au pays des cigognes

Nous vous avions laissé aux portes de la Lettonie… enfin, portes, c’est un bien grand mot !

Avec l’entrée du pays en Europe en 2004, la frontière, c’est devenu un grand panneau blanc écrit Latvia et des drapeaux des deux pays ; c’est tout ! Même pas une cahute de douaniers ! C’est mort pour notre collection de tampons sur le passeport.

Passage de frontière… rapide !

Arrivée en Lettonie

Grâce à l’Europe, beaucoup de projets de modernisation ont été achevés, comme on le verra sur de nombreux panneaux : « réalisé avec l’aide de l’union européenne ». Bref, certains sont d’ailleurs en cours, comme l’autoroute que nous empruntons au départ. Mais fatigués par les véhicules qui se rabattent sur la bande d’arrêt d’urgence quand il se font doubler, et par la circulation alternée liée aux travaux, on opte pour faire un détour vers l’Est.
Rapidement, la route devient piste, on roule à peine à 10 km/h. Aie… Est-ce que toutes les routes secondaires sont comme ça dans le pays – comme nous l’a fait entendre une cyclo ? C’est crevant, on avance pas ; on se met à douter… Finalement, après une bonne heure sur ce terrain… Ouf ! On retrouve du goudron – belle frayeur ! Donc NON ! Les routes secondaires en Lettonie ne sont pas en piste, certes parfois pas très lisses, mais elles restent correctes pour rouler. Note pour plus tard : ne jamais se fier aux premières impressions sur un pays.

On découvre tranquillement la campagne lettone. Les premiers jours, on croise un nombre hallucinant de cigognes : il y en a tous les 200m ! Parfois elles sont juste au bord de la route, réagissant à peine au passage des voitures, mais effrayées à notre approche. Nous n’avons jamais vu des cigognes de si près, ni en si grand nombre !
Les paysages alternent : champs cultivés… herbes folles… champs de fougères… forêt,… et à nouveau champ cultivé, herbes folles, etc… Le temps est assez gris mais pas trop mouillé.

Riga

Après 3 jours, on arrive à Riga, capitale du pays. Notre arrivée par un grand parc au nord de la ville est à l’image du reste de la ville : verte et très agréable. On s’installe dans une auberge de jeunesse qui nous avait été conseillée et qu’on avait donc réservé… Et là, souci : les vélos doivent rester dans la rue : « ça ne craint rien, il y a toujours quelqu’un au bar qui les a dans son angle de vue ! »… Oh non, on ne veut pas prendre ce risque ; d’autres ont déjà vu leur vélo disparaître comme ça (oui, René, on parle de toi – désolés de te rappeler ce douloureux épisode !). Finalement on trouve une solution avec l’auberge de jeunesse voisine qui nous garde nos vélos au chaud. Auberge de jeunesse au passage beaucoup (oui, beaucoup) plus sympa et jolie que celle où on est… Bref on réserve rarement à l’avance : on se souvient pourquoi maintenant !
En tout cas, en voyant la foule au bar le soir, on est soulagés de savoir nos vélos à l’abri !

A Riga, on va passer de très bons moments avec une petite famille de Warmshower : ils ne pouvaient pas nous accueillir dans leur studio, mais ils nous font découvrir des endroits superbes et non touristiques de la ville en vélo : maisons en bois, parcs, rues mignonnes… On fait aussi une soirée canoë sur la Daugava, le fleuve de la ville, et des petits canaux environnants. Les canaux, très chouette : des zones pleines de nénuphars, un paysage très sauvages, à quelques minutes du centre-ville de la capitale. Mais le fleuve par contre… du vent de face, des vagues, des gros bateaux pas loin… Dur ! Je n’étais pas des plus tranquille… Thomas lui s’est bien amusé.
On va aussi visiter le vieux centre touristique. Et prendre le temps de finir (enfin !) le film de la Mongolie.
Ah et puis aussi, à Riga on rencontre d’autres cyclos ! Kris et Amélie, des tourdumondiste débutants qui vont faire un peu le même trajet que nous, mais à l’envers. Bref, on passe des heures à discuter et on se revoit 9 mois plus tôt. On rencontre aussi une femme qui avait fait un tour du monde en vélo pour son voyage de noce il y a plus de 20 ans (1993). Elle nous a parlé de la Chine à cette époque…
Bref de belles rencontres !

Petit tour dans l’intérieur des terres

Après ces 2 jours bien occupés à Riga, on repart ! Une piste cyclable nous permet de quitter la ville par la forêt ; puis sur la côte on roule sur une petite route sympa qui traverse les villages. On se pose le soir dans une forêt, où l’on trouve une aire aménagée avec table, foyer et toilettes sèches. À nous les grillades de saucisses sur des brochettes artisanales ! En plus, l’aire est cernée par des milliers de… plants de myrtilles !! Trop bon ! On se dit qu’on a vraiment de la chance !

On quitte le bord de mer au matin, pour couper par l’intérieur des terres ; on retrouve les champs et parfois la forêt. On croise pas mal de camions qui font les allers-retour entre la forêt et les scieries environnantes. Le bois est, ici aussi, une activité importante !

Le soir, on cherche un endroit pour passer la nuit. On tourne un peu, le ciel se fait plus menaçant… Ah, un abri genre début de maison jamais finie ! A l’instant même où l’on entre la première roue d’un vélo… la pluie se met à tomber ! Ouch, Just on time !
La nuit est très pluvieuse, mais nous sommes bien au sec, un régal ! Au sec nous le sommes beaucoup moins le lendemain sur le vélo où on se prend de bonnes averses jusqu’en fin de matinée.
Dans la très jolie ville de Kuldiga, on s’arrête manger des crêpes dans un petit restaurant, où les serveuses n’en reviennent pas de la quantité de crêpes avalées ; eh oui, un cyclo, ça mange !! (Et à 2€ la crêpe, on ne va pas se priver !)
Quand on quitte la ville, on passe par une des rares routes du pays qui joue aux montagnes russes – normalement c’est tout plat ! Et après 80kms à un bon rythme dans ce paysage vallonné, on arrive à Jurgala bien fourbus ; un nouveau free camping site nous permet de faire ce soir encore des grillades.

Liepaja

L’orage tonne dans la nuit. Au matin, on se prend de méga averses sur les premiers kilomètres puis la journée sera entre averses et soleil, sur une route plate et monotone. Du coup, on file, et on arrive assez tôt à Liepaja, où on a rendez-vous avec un Warmshower pour la nuit. C’est un couple très sympa, avec un boudchoux d’un an et demi. Ils nous font découvrir en voiture le quartier russe de la ville : ancien lieu militaire pendant l’URSS, où vivent aujourd’hui la population russe de la ville. Le quartier a des airs de nos cités françaises où se replient des russes mal intégrés à la société lettone et du coup relativement mal-aimés. Au milieu de cette pauvreté, une église orthodoxe avec un toit recouvert de feuilles d’or… No comment.
Non loin de là, le front de mer est délimité par une série de blockhaus centenaires qui se renversent progressivement dans la mer à mesure que celle-ci grignote le sable. Avec un superbe coucher de soleil, c’est vraiment photogénique !
Au dîner, on échange encore beaucoup, sur nos pays respectifs, les salaires, le coût de la vie… Pour l’exemple, le SMIC est aux alentours de 300€ en Lettonie !

Encore un pays de passé…

Encore un au revoir… et on roule en direction de la Lituanie… ce qui n’est pas des plus reposant. Sur un bonne vingtaine de kilomètres, la circulation est alternée sur des portions de 1km : distance que nous ne pouvons pas parcourir le temps du feu vert, ce qui nous fait jongler entre la route et le bas-côté, l’arrivée des voitures et des camions derrière et devant… Bref, c’est crevant pour les nerfs !

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Dans quelques mois, la route devrait être super…

Au bout de cette route… la Lituanie !!