A la découverte de l’Albanie !
Bon, à la base, on arrive à la frontière albanaise pas forcément motivés pour ce pays… Les gens au Monténégro nous ont dit que ce sont des fous du volants et qu’il faut se méfier d’eux…
Nous découvrons en fait une population très chaleureuse et souriante et tout le monde tient à nous dire son petit « hello » ou « ciao ». Les italiens ont en effet été assez présent dans l’histoire du pays et beaucoup de gens parlent italien ici. Dommage, nous, on peut parler anglais, espagnol et allemand, mais pas italien ! Sur les routes, la circulation est tout à fait correcte. On avance tranquillement jusqu’à la première grande ville, Skhöder. On n’arrête pas de regarder autour de nous : l’environnement a vraiment changé, on est complètement dépaysé ! Les maisons sont souvent à moitié finies (seul le rdc est fini, le second reste en suspens par exemple), elles ont toutes sur le toit leur réserve d’eau, les femmes sont parfois voilées ; et puis surtout on a quitté les montagnes, on est dans une plaine immense.
Shköder
A Shkodër, on rencontre un jeune albanais qui a passé quelques années en Belgique et donc parle assez bien français, mais avec un accent belge (c’est marrant).
Autour d’un café, il nous raconte que la vie est dure en Albanie, et qu’il gagne 40€ par jour environ et travaille même le dimanche matin. Il trouve que le pays progresse et il nous parle de leur désir d’intégration à l’Europe.
Il nous aide à trouver un hôtel pour la nuit, et négocie même un peu le prix pour nous. On passe la soirée à se promener dans la ville ; on remarque le peu de femme dans les rue : en fait, il n’y a quasiment que des mecs !
On découvre avec plaisir le coût de la vie : on mange un bon fastfood de fruits de mer pour 5€ chacun !
En passant par une petite route à flanc de colline le lendemain (dimanche 26 octobre), on découvre l’arrière pays très rural. On croise vaches, chèvres, moutons, poules, et même cochons en liberté sur la petite route. Le revêtement est parfois très bon, mais parfois aussi plein de trous ou rendu à un chemin de terre où les flaques de boue donnent un nouveau design à nos vélos.
Mais le plus dur cette journée a été les rafales de vent qui nous stoppaient et nous faisaient faire des écarts. Ca a continué jusqu’à la tombée de la nuit, et on commençait à se demander où on pourrait trouver un coin à l’abri pour dormir. Un albano-italien nous conseille une église où dormir un peu plus loin. Arrivés devant l’église, un papi nous fait de grands signes pour nous inviter à poser la tente dans son jardin. A ce moment, on hésite un peu, ça nous semble beaucoup trop facile et on se demande si ce n’est pas un traquenard (vu que les Monténégrins nous ont dit de nous méfier)… L’arrivée de sa femme nous rassure un peu, on plante la tente. Une heure après, on se décide à retourner les voir, pour se faire notre propre idée et chasser nos préjugés. On se rapproche de la cabane qui fait face à la maison, où ils semblent être. La grand-mère nous ouvre : il s’agit en fait d’un bar ! 5 minutes plus tard, nous voilà assis avec leur amis à boire un verre de Rakhi fait-maison. On arrive à discuter un peu en anglais et on passe une très bonne soirée. La police débarque au milieu de la soirée, tout le monde bouge autour de nous, on se demande un peu ce qu’il se passe… Ils s’arrêtent en fait car ils ont besoin d’eau pour le radiateur de leur fourgon, tout le monde rigole !
On sent que ce couple de grands-parents veut montrer l’hospitalité des albanais : en fin de soirée, on rentre chez eux (c’est tout confort, gros contraste avec le bar un peu miteux), ils insistent pour qu’on fasse un Skype avec notre famille et se montrent très chaleureux avec nous. Le lendemain, ils nous offrent des fruits du jardin pour la route, adorable !
Tirana
On arrive à Tirana lundi soir après une journée bien ensoleillée. On découvre le Tirana Backpacker Hostel, une auberge de jeunesse où il y a plein d’instruments de musique (guitare, bandjo, djumbé..) à disposition, la déco est géniale, il y a un bar dans la grande cour derrière, avec des mandariniers et plein d’autres plantes un peu partout. L’accueil est simple et cool. Bref on s’y sent hyper bien de suite. Si vous passez à Tirana, allez-y absolument !
A faire aussi à Tirana : le Free Walk Tour. Le guide est passionné d’histoire et nous fait visiter la ville avec des anecdotes personnelles saisissantes, de la naissance de Tirana à aujourd’hui. Il n’a pas hésité à nous décrire sa jeunesse sous le régime communiste et à quel point le pays s’est refermé sur lui-même et a été coupé du monde (comme la Corée du Nord de nos jours). C’est hyper instructif pour nous et ça nous aide à mieux comprendre ce qu’on peut voir dans le pays. En plus, on y rencontre d’autres tourdumondistes australiens, écossais et allemands ; on passe une super bonne soirée ensemble, à partager nos expériences.
Le lendemain, c’est un peu dur de quitter ces nouveaux potes d’un soir : c’est fou ce qu’on peut partager en une soirée avec des gens qui nous ressemblent !
On attaque la grimpette !
Mercredi 29 octobre, on grimpe dans les montagnes, vers le sud. Le paysage est à couper le souffle, on voit plusieurs chaines de montagne au loin ; le temps est nuageux et des taches de lumières se forment un peu partout, l’ambiance est géniale, Thomas se régale avec l’appareil, ça va sans dire ! Cette route par les montagnes entre Tirana et Elbasan est vraiment splendide : à faire si vous passez un jour par là !
Le lendemain on retrouve d’autres montagnes, ou plutôt des gorges. C’est assez sympa aussi : on a l’impression d’être en haute montagne alors qu’on est à 150m d’altitude. Mais il ne doit pas y avoir beaucoup de touristes ici : quand on s’arrête dans un village pour faire quelques courses, les hommes (car il n’y a que des hommes dans les rues, les femmes doivent sûrement rester à la maison) nous regardent un peu bizarrement. C’est une des rare fois où on ne s’est pas senti très à l’aise…
Le soir on retrouve la sympathie albanaise avec un jeune fermier qui nous ouvre son champ pour poser la tente et nous donne son accord pour faire un feu : le froid est arrivé avec la nuit alors c’est génial de faire un feu !
Vendredi, dure montée… On peine vraiment. Mais arrivés en haut, nous sommes à 700m d’altitude avec vue sur un immense lac et des montagnes enneigées de l’autre côté. Le thermomètre ne dépasse pas les 15° mais c’est superbe. On a l’impression d’être au bord de la mer. Il y a des petits vendeurs de poisson un peu partout sur le bord de la route, alors le midi on achète deux truites encore vivantes dans leur aquarium ! Et on se cuisine ça sur notre réchaud, oui, oui ! Miam, c’était vraiment trop bon !
Le soir on a envie d’une bonne douche chaude (on n’arrive pas à se défaire de l’odeur de poisson du midi, on a froid…), alors c’est hôtel ! Oui on se paye ce luxe pour 10€ par personne : c’est vraiment pas cher l’Albanie ! C’est Halloween et les enfants aussi ici se promènent déguisés en vendant des sucreries.
Samedi on file vers la frontière et 60kms plus loin nous voilà en Grèce ! On gagne 1h de soleil le soir avec le changement d’heure, c’est cool, ça devenait dur de trouver un endroit pour poser la tente dès 16h30…
Quelques autres trucs qui nous ont marqué en Albanie :
– Ils achètent des voitures anglaises car elles sont moins chères. Mais par contre le volant reste à droite !
– Presque tous les 100m il y a des « lavazh » : zone de lavage de voiture. Ça va du simple tuyau d’eau (très souvent) à la station de lavage plus perfectionnée. Ils en prennent soin de leurs voitures !!
– Beaucoup moins cool : ils ont l’habitude de jeter leurs déchets n’importe où et en particulier dans les rivières. On a même vu un gars venir au fleuve avec un grand sac poubelle et repartir sans… Bon niveau écologie, y’a vraiment du boulot à faire, ça c’est sûr !
– Un peu partout dans le pays, on voit des bunkers qui sont des vestiges du communisme et de la guerre. Il en aurait été construit 700 000 à l’époque communiste ! (Selon notre guide du free walk tour à Tirana)
– Il y a vraiment du monde partout… Un petit chemin qui semble ne mener nulle part peut faire apparaître quelqu’un. C’est un peu fatiguant parfois finalement…
– Plusieurs fois, les gens ont tenu à nous payer le café, sans raison particulière. L’accueil a vraiment été super.
Bref, on a été hyper agréablement surpris par ce pays. On vous le recommande ! Plein de beaux endroits à découvrir, la vie n’est vraiment pas chère et les gens ont envie de montrer le meilleur de leur pays.
Alors, l’Albanie, votre prochaine destination de vacances ?