Non, rien de rien… Non, je ne regrette rien !…

« Alors, c’était bien ? »

Nous l’avons eu souvent cette question, depuis notre retour.

« Bah… euh… Non ? » sommes-nous tentés de répondre ironiquement. Bien sûr, l’expérience que nous avons vécue cette année a été exceptionnelle ; mais elle est tellement dure à résumer en quelques mots ! Parfois tellement dure à partager avec les gens…

Bref, on va quand même essayer de répondre à cette question « alors, c’était bien ? » ; parce qu’on sait qu’elle vous tient à coeur !

Oui, c’était trop bien.

Être dehors presque tout le temps, rencontrer de nouvelles personnes tous les jours, découvrir un peu mieux notre planète… C’était devenu notre quotidien. A travers chaque pays, nous avons découvert de nombreuses personnes, de nombreuses cultures. Nous avons appris à ne pas trop écouter les méfiances des gens à l’égard du pays voisin – car elles s’avéraient souvent liées à une méconnaissance ou des rivalités datant de plusieurs siècles. Nous avons appris, par contre, à faire confiance aux locaux à propos de leur région, et grâce à ça, nous avons mieux compris un certain nombre de choses.
Beaucoup de zones de la carte du monde se sont éclaircies à nos yeux, et nous avons maintenant en tête un aperçu de ce que peut être la vie dans ces endroits. Ce voyage a été le meilleur cours d’Histoire et de Géographie que nous n’avons jamais eu – anciens profs, ne vous vexez pas ! 🙂

« Qu’est-ce que vous avez préféré ? »

Tous les pays, nous les avons aimé ; parfois plus ou moins, certes, mais tous nous ont marqués à leur façon. C’est vrai que la Chine et la Mongolie ont été des moments forts : forts car très sauvages, très beaux, pleins d’inconnu et de nouveautés, mais forts aussi car difficiles pour nous – pour diverses raisons. Mais il serait bien trop réducteur de dire que ce sont nos pays préférés !
Bref, ce qu’on retient de cette année, ce n’est pas un lieu, ce n’est pas un pays ou une culture, ce sont… les rencontres. Mais ça, je crois que ça mérite un article particulier ! (On va vous préparer ça ; pour le moment, parlons de tout le reste)

Ce que nous avons adoré, aussi, c’est la proximité que l’on a avec les éléments, avec la nature. Nous avons aimé observer les animaux dans leur élément, être curieux sur leur mode de vie, se questionner sur la chaine alimentaire. Nous nous sommes sentis plus proche que jamais avec la nature et nous en restons marqué dans notre vie quotidienne.

Pour être si proche de la nature, rien de mieux que le vélo. Oui, pour de multiples raisons, voyager à vélo, c’est pour nous le meilleur moyen de voyager. Le vélo en tant que tel est un vecteur, il attire la sympathie. Il permet aussi d’être autonome, et d’aller visiter des coins reculés et authentiques ; il permet de faire de bonnes distances, tout en laissant le temps de pouvoir observer ce qui nous entoure. Ni trop vite, ni trop lentement, un rythme qui nous va parfaitement !
Encore besoin d’être convaincus par le voyage à vélo ? Allez, si vous ne l’avez pas vue, voilà une petite vidéo qu’on a fait cette année dans le cadre d’un Vimeo weekend challenge !

Non, ce n’est pas toujours rose mais ça vaut le coup !

« Mais dormir dehors ?… Vous n’aviez pas peur ? »

Hé ben non, pas vraiment ! Les premiers temps, on avait un sommeil léger, on se réveillait souvent dans la nuit. Puis petit à petit, on s’est habitués ; seuls les bruits forts ou perçus comme anormaux nous réveillaient. C’est devenu un vrai bonheur de dormir dehors : le challenge de trouver LE bon spot, faire un feu de camp, rentrer au chaud dans notre « maison », se glisser dans les duvets et écouter la nature vivre autour de nous.

« Oh moi, la douche me manquerait trop ! »

Vous vous êtes aussi demandé comment on pouvait supporter le manque de confort. Mais le confort, c’est un concept bien subjectif et qui, surtout, évolue énormément selon son vécu. Ce n’est peut-être pas aussi horrible que vous vous l’imaginez ! Déjà, contrairement aux apparences, c’est possible de se laver presque tous les jours si on veut. Au pire, on prévoit de remplir une poche à eau avant de poser le bivouac et zou!, la douche est prête !

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Une bonne douche en pleine nature !

Ensuite, l’être humain a cette fabuleuse capacité à s’habituer à tout ; ce « confort perdu » est vite oublié grâce à tout l’enrichissement qu’il permet à côté. Dans le voyage à vélo, notre esprit est sans cesse stimulé : une rencontre, un paysage, un coucher de soleil… Les journées à vélos sont intenses et très rapidement, on ne pense beaucoup moins à l’inconfort.
Et même, on se met à aimer ce qu’on pourrait appeler « inconfort » : à chaque « manque » correspond un plaisir. Dormir dehors, c’est la garantie de couchers de soleil splendides, d’accueils inattendus ; cuisiner au réchaud, et c’est la fierté d’avoir préparé un bon dîner avec les moyens du bords, qui rends le repas encore meilleur… Et le froid, et la pluie ? Oui, c’est dur quand c’est plusieurs jours sans s’arrêter (comme en Grèce pour nous), mais quel plaisir de trouver un endroit chaud où faire sécher les affaires (qui commencent à sentir le pourri, c’est vrai !), de manger chaud, de dormir au sec.

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Pas mal, la vue de notre « maison d’un soir », non ?

C’est ce qu’on appelle dans le jargon des voyageurs (mais pas que) : sortir de sa zone de confort (allez, au passage, je partage cette petite vidéo que j’aime bien ; c’est en anglais mais c’est bien visuel quand même !). Oui je vous mentirais si je vous disais qu’on avait le sourire tout le temps. Oui, il y en a pas eu des moments d’énervements, des pleurs, des cris : parce que l’un ou l’autre est fatigué, a froid ; parce qu’on stress parce car on n’a presque plus d’eau ; ou mille autres raisons… Mais peu à peu, chacun apprend à supporter un peu plus chaque jour.
Une phrase que nos amis Dave et Bethany avait dite lors de leur bilan de voyage à vélo :

Ce qui ne tue pas rend plus fort.

OK c’est pas une phrase à sortir quand on est en pleine galère, qu’on est sur le point de craquer. Mais après, quand le calme est revenu, on se rend compte que oui, elle est tellement vraie cette phrase… « on a vécu tout ça, on a toujours trouvé une solution ? Eh bien ok, c’est possible ! » Le champ des possibles, le courage et la persévérance augmentent jour après jour. Oui, nous sommes plus forts aujourd’hui de patience, d’écoute, de gestion du manque et du stress qu’il peut entraîner.

On sort de sa zone de confort, on endure. Et quand un jour on retrouve le confort « d’avant »… ouahou ! On profite tellement de petites choses qui pourraient paraître insignifiantes ! A partir de la Russie et le retour à la culture occidentale, vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point on était capable de s’émerveiller de tout !

Du Gouda ? Quel délice ! Ça fait 6 mois qu’on n’a pas mangé de fromage ! / Oh mon dieu, des supermarchés, j’avais oublié que tant de choix était possible, c’est dingue ! / Oh, des trottoirs, des règles de vie en communauté ! / Oh, l’euro, ces pièces, ces billets qu’on connaissait si bien et qu’on avait presque oublié !

On devait être un peu barbant parfois à s’émerveiller de tout !

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Miaaam !! Du chocolat !

Bref, le voyage à vélo n’est pas de tout repos : ça met en jeu beaucoup de choses, ça pousse dans ses retranchements… Mais toutes les découvertes, les rencontres, et tout le positif qu’on apprend à tirer de situations négatives à la base, font que c’est une expérience exceptionnelle.

Bref, on a encore beaucoup de choses à dire : comment se sent-on au retour d’un si long voyage ? Où en est-on aujourd’hui et quels sont les projets ?

Mais d’abord, on vous laisse « digérer » tout ça ! A très vite !

La vie est un voyage et non une destination. Il n’y a pas d’erreur, seulement des chances que nous avons prises.

India Arie