Au pays des champs fleuris et du camping sauvage

L’Estonie ! Un pays tellement bucolique, des champs colorés par les fleurs sauvages et des zones de camping gratuites…

Nous entrons en Estonie le 6 juillet 2015. Sept mois après l’avoir quitté, nous sommes de retour en Europe !!
La frontière de Narva – entre la Russie et l’Estonie – est la plus belle frontière que nous ayons passé jusque là. La séparation se fait naturellement par un fleuve, et sur chaque rive a été construit une forteresse pour protéger chaque pays. Admirez vous même !

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Narva

À Narva, nous sommes accueillis par Maël, un collègue de l’Esigelec (l’école d’ingénieur de Thomas) en mission là bas. On profite des quais sympas de la ville pour se remémorer de vieux souvenirs et parler voyages. Narva est une ville russophone à 95%, où la pauvreté est assez forte, allant de paire avec l’alcoolisme et le taux de SIDA. Bref, pas la ville où on rêve de vivre. Mais elle a quand même quelques atouts. Par exemple sa plage Narva-Joesuu à 15kms de la ville, où nous passons la soirée du lendemain autour d’un barbecue aménagé au bord de la mer. Le temps n’est pas des plus idéal pour un barbecue, mais c’est un tel plaisir de manger des grillades qu’on oublie vite le vent et les quelques gouttes de pluie. Faute de grille sur place, les garçons jouent aux scouts et bricolent une petite grille en bois qui fait largement l’affaire !
Après cette bonne soirée, on dit au revoir à notre ami et plantons la tente pour la nuit.

Découverte de l’Estonie

Au matin, on découvre que l’Eurovélo 10 passe par là ! Cette route fait tout le tour de la mer Baltique et est très bien indiquée en Estonie. On la suit toute la journée… et on continue les jours suivants. Les eurovélos, c’est vraiment cool : ces routes pour vélo évitent en grande partie les axes à forte circulation, passent par des petits chemins et de jolis endroits qui ne sont pas marqués dans les guides. Et quel plaisir de lâcher la carte et juste se laisser guider par les panneaux!
En Estonie, quel changement dans les paysages depuis la frontière ! C’est beaucoup plus varié qu’en Russie : des champs de blé, des champs sauvages, quelques bouts de forêts et partout des marguerites, coquelicots et autres fleurs sauvages. On aperçoit de nombreuses cigognes, et quelques rapaces qui planent au dessus des champs à la recherche de leur plat du jour.
L’Homme dans tout ça, arrive à poser sa touche assez délicatement, avec des maisons en bois, des jardins bien entretenus (ils doivent tondre tous les deux jours pour avoir des pelouses si parfaites !), des puits peu profonds et toujours en activité, et quelques moulins à vent.
Car le vent, dans ce pays si plat et en bord de mer, oui, il est bien présent ! Nous roulons trois jours avec le vent qui vient d’un côté puis d’un autre, dans ces paysages bucoliques. Mais le climat n’est pas très bucolique, le vent fait passer pluie et soleil au dessus de nos têtes – mais surtout pas mal de nuages et de pluie ! Malgré tout, la vue depuis la tente est tous les jours la mer ; et ça c’est cool.

Tallinn, les potes, le soleil… et même un peu de vélo !

250kms après Narva, on arrive à l’aéroport de Tallinn à la minute même où Thomas (un pote de Thomas) sort de l’avion. Nous allons passer une semaine avec deux amis à Tallinn, petite capitale estonienne – seulement 400 000 personnes, ce qui est tout de même 1/3 de la population du pays. Et pour cette semaine, le soleil est au rendez vous !
Nous découvrons une ville médiévale très bien conservée, profitons de ses quelques bars animés (les nuits tallinoises ne sont pas d’une ambiance folle mais entre amis on a pu trouver notre compte !). Une fois de plus le free walking tour de la ville nous donne de bonnes bases pour mieux comprendre le pays et la ville. Pour la nuit, l’auberge de jeunesse Red Emperor Hostel nous offre de la place pour se retrouver entre amis avec un staff très sympa et aidant.

Au milieu de la semaine, nous embarquons tous les quatre avec des vélos dans un train qui nous emmène à Paldiski, à 60kms de là. Retour en vélo à Tallinn sur deux jours avec grillades sur la plage et nuit à 4 dans notre tente.
C’était chouette ; merci les amis d’être venus et d’avoir partagé un peu notre quotidien sans trop vous plaindre d’avoir mal aux fesses !

Estonie, suite et fin

Après tout ça, on reprend la route vers le sud un peu fatigués par cette semaine de fiesta ! Nos amis ont par contre remporté avec eux le soleil qu’ils nous avaient amené. Bref, il pleut, il pleut (bergère…). Pour la suite, la route est toujours jolie, mais parfois un peu monotone. Ce qui est cool, c’est que les voitures roulent bien en Estonie, les gens doublent toujours avec une bonne distance. On arrive par moment à s’échapper des routes pour trouver des petits chemins perdus ; voire même une fois, se perdre sur une plage de pierres puis dans les hautes herbes…
Ce sont ces hautes herbes qui ont probablement donné des envies de libertés à notre micro… qui en cachette, a fait un triple salto depuis le vélo et est allé se cacher dans les herbes… Chose que nous découvrirons 60 kms plus loin (après avoir posé la tente sous la pluie tombante, pour la première fois du voyage je crois !)… Grave et dure décision de ne pas faire l’aller-retour le lendemain pour aller le rechercher… Vu la pluie incessante, il n’a d’ailleurs peut être pas survécu à sa prise de liberté !

On continue donc notre route, sous un ciel qui a du mal à se dégager et s’assécher. Eurovélo 10 oblige, on croise beaucoup de cyclos qui ont pris quelques semaines de vacances pour venir découvrir les pays baltes. Il y en a tellement qu’on ne peut pas s’arrêter à chaque fois pour discuter un peu comme on le fait souvent…
Un peu avant Pärnu, dans un village, on passe la nuit en camping, le premier depuis des mois ! Une petite mamie ouvre son champ aux voyageurs, et pour 6€ nous avons douche chaude, abri au sec avec électricité, le tout avec une splendide vue sur mer… et le soleil qui est de retour ! Nos seuls voisins sont des campings-caristes Suisses très sympa. Le lendemain, on visite donc la vieille ville de Pärnu sous le soleil – très chouette -, et profitons d’un moment de détente à la plage. Trop cool ! Pärnu se vante d’être la capitale estivale de l’Estonie et en effet il y a beaucoup d’animations et de vie ici.
La sortie de la ville est un peu moins cool, avec 30kms sur une grande route pleine de camions avec circulation alternée pour travaux à de multiples endroits… Mais à Häädemeeste (sympas les noms estoniens, hein ? Bon c’était juste pour l’exemple, après j’arrête avec les noms compliqués), on attrape une petite route trop jolie… avec au « bout » un camping gratuit ! Barbecue, bois, coupe-bois, toilettes sèches, robinet, free wifi (et framboises sauvages mûres à point)… Le luxe estonien ! On y fait la connaissance d’un couple de cyclo grenoblois avec qui on passe une chouette soirée jeu !

Bref, nous sommes à 15 kms de la frontière et le lendemain, mercredi 22 juillet, nous passons pour la première fois depuis bien longtemps notre première frontière sans poste-frontière ! Deux drapeaux, un panneau… Nous voilà en Lettonie !

Divers Estonie

– ça y est, nous avons retrouvé l’Europe. Et avec ça, c’est aussi l’euro qu’on retrouve. Le premier jour, nous avons même un peu de mal à reconnaître instinctivement les billets ! Mais quel plaisir de ne plus avoir à faire de conversion !

– nous avons été marqués par la modernité de l’Estonie. Du wifi un peu partout jusque dans les trains, du haut débit même dans des coins perdus, des accès aux personnes handicapées partout…

– saviez vous que Skype a été inventé par des étudiants estoniens ? (Puis racheté par les suédois…) Maintenant oui !

les campings gratuits… Qui s’occupe de petits paradis comme ça ? C’est RMK (Riigimetsa Majandamise Keskus), l’office national des forêts estonien ; il y a de nombreuses zones identiques en Estonie. Et on l’a appris que le dernier jour – la loose ! -, mais ils ont même une application super bien faite où on peut retrouver tous ces campings « sauvages », les promenades, etc. RMK est un organisme qui dépend de l’État, s’occupe de la coupe et la vente du bois ; du coup, ils ont plein de moyens pour créer de belles choses et participent également beaucoup à la pédagogie des petits et des grands concernant l’écologie et les forêts. Ils ont des maisons comme celles qu’il y avait près de notre camping, avec des jeux, de superbes photos et surtout… une webcam au dessus d’un nid de rapaces où 3 bébés dormaient !