Les débuts en Espagne : que de belles rencontres !

Après quelques jours à Dublin superbement accueillis, nous partons le vendredi 12 septembre de très bon matin pour rejoindre Rosslare en train et notre ferry vers l’Espagne.

L’installation dans le train se fait facilement et en un temps record : soulagement ! Après 3h de train, nous arrivons à Rosslare vers midi : nous avons 12h devant nous avant le départ, il va falloir s’occuper ! Finalement ça passe plutôt vite : un dernier fish and chips, une aire de jeux pour les enfants, la plage (on voit des phoques au loin !) puis la soirée dans un pub. À 22h, nous filons au port : il pleut et il fait froid, mais on double toutes les voitures, donc nous embarquons assez vite. Le bateau quitte le quai à minuit : on peut enfin aller dormir après cette très longue journée !

Nous passons 32h sur le ferry pour une traversée très agréable. La mer est calme, différentes animations sont proposées (cours de gym, conférences,…) et il y a plein de jeux pour les enfants. Ce qu’on aime le plus sur ce ferry ? Être sur le pont supérieur à regarder la mer, observer les oiseaux, regarder les vagues… Ça nous rappelle un peu nos 3 jours dans le transsibérien il y a 10 ans, où l’on regardait les steppes sibériennes défiler sous nos yeux…

Mais par dessus tout, nous avons un souvenir mémorable lors de cette traversée : le Second nous avait repéré lors de l’entrée dans le bateau et nous a proposé de visiter la Passerelle (de pilotage) : 45 minutes à échanger avec lui sur notre voyage, ses missions de Second, regarder les postes de pilotage, etc. Mémorable pour les enfants comme les adultes ! Ce même Second est aussi nous dire au revoir à la sortie du bateau ! Merci Pierre, c’était génial, au plaisir d’échanger à nouveau sur le voyage en famille !

Dimanche 14 septembre à 8h30, nous posons de nouveau les pieds (et donc les roues) sur le continent ! Depuis le port, 20kms nous séparent de la ville de Bilbao : c’est tout plat et majoritairement avec des pistes cyclables, ça se fait vite ! Avec un petit passage par un pont transbordeur qui ravi toute la famille.

On fait notre pause déjeuner dans le parc du fameux musée Guggenheim. Alice souffle sa bougie d’anniversaire car c’est aujourd’hui ses 9 ans ! Que de souvenirs pour elle de fêter ses 9 ans en Espagne (après l’avoir également fêté en Irlande il y a quelques jours !).

L’après-midi on visite le musée du Guggenheim : les enfants apprécient vraiment, c’est un plaisir de partager ça avec eux ! On se dirige ensuite vers notre hostel en traversant une partie de la ville. Il fait beau et chaud, tout est tellement différent de l’Irlande, on a mal au cou à force de regarder partout autour de nous ! Une fois les affaires posées à l’hôtel, on profite de la douce chaleur du soir pour visiter la vieille ville de Bilbao. C’est chouette mais… pas exactement la détente attendue, étant donné nos enfants exténués par les dernières nuits trop courtes et cette journée pleine de nouveautés… 😵‍💫

Le lendemain, on profite de la ville pour quelques courses : matériel vélo, Décathlon, et courses alimentaires (oh, joie et bonheur ! On retrouve tellement plus de variété qu’en Irlande !! 🥳) ; cela nous permet de visiter d’autres quartiers de la ville. Le passage a Bilbao aura été rapide, mais on a vraiment bien apprécié ce endroit !

On quitte la ville en RER car nous voulons aller récupérer une voie verte qui commence non loin du port (là où nous avons débarqué la veille). Et puis ce soir, nous avons un rendez-vous ! Nous devons retrouver des amis nantais (un de leur fils était en classe avec Julia) qui sont en tour d’Europe, pour un an eux aussi, mais en camping-car.

Après quelques kilomètres, nous arrivons à l’aire de repos repérée. C’est trop chouette de retrouver des têtes connues et surtout de partager nos expériences de voyageurs ! Belle soirée !

Le matin, on organise à deux « mamans-maîtresses » une heure de classe multi niveau (MS – GS – CE1 et CM1). Pas l’heure d’école la plus efficace du voyage mais les enfants adorent ! 😅

Nous partons pédaler sur notre voie verte : pour les premiers kilomètres nos amis nous accompagnent ! La piste cyclable est agréable, à flanc de colline, avec quelques jolis points de vue. Après un pique-nique improvisé tous ensemble, nous disons au revoir aux amis.

La voie verte se met à monter en pente douce, le revêtement est fait de gravillon, la fatigue des nuits trop courtes se fait sentir, on a quelques passages très raides (car la voie verte a été détournée du chemin de fer initial), la tristesse de quitter les amis qui couronne le tout… : les enfants ont une certaine tendance à râler ! Heureusement à 18h, on trouve une aire de bivouac parfaite le long de la piste : repos !

Le lendemain, on termine notre chemin de voie verte et on retrouve une route bitumée. Il fait bien chaud ! Après le déjeuner, on reprend la route à 15h30 en pensant naïvement que la température va commencer à baisser. On se retrouve sur une route un peu plus passante, qui grimpe, sans ombre… La surchauffe n’est pas loin ! Dès qu’on peut, on s’arrête à un arrêt de bus et on reste un bon moment. 17h, la température commence juste à baisser, on reprend plus doucement. Au milieu de la montée, une dame s’est arrêtée sur le bord de la route : elle nous tend des chips et de l’eau fraîche : l’eau fait tellement de bien !!

On avance encore un peu puis on se fait une pause au bord d’une rivière : baignade, construction d’un barrage, c’est chouette ! Il est alors l’heure de chercher un coin où dormir : on demande conseil aux gardiens d’une l’aire sportive dans une zone résidentielle. La dame passe un coup de téléphone… et raccroche en nous disant qu’elle a l’autorisation du chef de quartier pour que nous posions la tente sur la pelouse à proximité ! Elle nous ouvre la douche et les toilettes. Il y a aussi en face une aire de jeux enfants, et même petit bar pour une bière : ce spot est aussi génial qu’inattendu ! 😍

Le jeudi, les prévisions météo donnent encore beaucoup de soleil et de chaleur, et nous avons un défi de taille qui nous attend : 13kms de montée vers un col et 500m de dénivelé positif ! On s’organise pour ne pas partir trop tard et on attaque…

On monte progressivement, j’accompagne Alice régulièrement avec la voix, l’encourage, l’invite à prendre un coup de pédale après l’autre et regarder juste devant soi. Il y a quelques zones à 8-9%, ça tire un peu. À un moment, une dame en voiture s’arrête sur le bord de la route et propose de monter les enfants : mais dans sa petite voiture, ça ne serait pas possible, nous avons les vélos ! Il faut continuer.

Un peu plus loin, Alice dit que c’est trop dur… On hésite à tendre le pouce pour finir la côte en stop mais un replat nous permet de poursuivre encore un peu. C’est alors qu’à nouveau une voiture s’arrête : c’est une homme avec qui on avait discuté hier soir au village. Il est cycliste et fait souvent cette route : il nous indique une vieille route parallèle pour quelques centaines mètres. C’est agréable de ne plus avoir le passage des voitures à côté de nous ! Avant de repartir, il nous offre deux boudins noirs (des morcillas une spécialité du coin) bien frais ! Cette rencontre redonne de la motivation à toute la troupe pour les 3 derniers kilomètres de montée. Bon, il fait chaud, c’est difficile par moment, on s’arrête plein de fois, mais… on fini par arriver au sommet !!! Bravo !!
Après 2kms de descente, on se pose au village de Berseda pour la pause déjeuner. Il est 14h : déjeuner à l’heure espagnole aujourd’hui ! On ne repart qu’à 17h afin de bien laisser passer les heures les plus chaudes. La suite et fin de journée est une descente quasi constante de 20kms jusqu’à Médina de Pomar. On plante la tente au bord de la rivière, dans un parc aux abords de la ville, au milieu des arbres et des écureuils.

Les campings des environs étant fermés, on décide de faire ici notre journée de repos. Le lieu est très sympa et on peut même se baigner dans la rivière. Les enfants jouent super bien ensemble, ne se chamaillent presque pas, la journée passe vite tout en se reposant !

Le samedi 20 septembre, on quitte Medina de Pomar après un petit tour en vélo pour découvrir la vieille ville. On attrape une nouvelle voie verte très chouette (pour les liens vers les voies vertes espagnoles, c’est par ici : https://viasverdes.com/). Entre les tunnels et les vautours, les enfants ont de quoi s’émerveiller et apprécier.

Le spot du soir sera au joli village de Oña. Le lendemain, c’est dimanche : pas d’école le dimanche pour les enfants, ils aiment ce jour là ! 😆 On poursuit notre piste cyclable, chemin de gravier en pente montante très douce, entre les champs de blé moissonnés et ceux de tournesols qui sèchent au soleil. Ce type de route est parfait pour permettre à Julia et Erwan de pédaler tous seuls par moments. Et comme c’est une ancienne voie de train (à l’origine une voie de train prévue de Santander à la Méditerranée, mais qui n’a pas été plus loin que Burgos), il a été aménagé des aires de repos au niveau des anciennes gares. Très pratique pour un goûter ou un pique-nique !

L’après-midi, le temps tourne et la pluie nous arrose. On s’arrête à Arconada, un tout petit village où on a repéré un bar (pour le besoin de recharger nos batteries externes, pas pour picoler !). Ce bar est en fait le bar associatif du village et on sympathise assez rapidement avec les personnes présentes. L’un d’eux nous montre des photos de lui enfant, à côté du train qui est à l’origine de la voie verte (train arrêté en 1982), il nous raconte des histoires de l’époque… Un chouette moment d’échanges !

Nous rencontrons aussi Maria, qui est apicultrice dans le village. Avec son mari, ils sont en train de récolter le miel, alors elle nous propose de venir voir ça avec les enfants : quelle chance ! On peut gouter le délicieux miel en direct sur le rayon, miaaam ! Maria nous offre un pot de 1kg de miel : on se moque du poids supplémentaire dans la carriole, c’est un beau cadeau (qui nous fera de bons petits déj pendant 3 semaines) !

Après cette visite, le maire du village (qui est en fait celui qui nous a servi au bar 😅) nous propose de dormir à la salle communale car il va pleuvoir cette nuit. Nous posons nos tapis de sol à l’étage de la maison (car oui, en fait, c’est plus une maison qu’une salle !). Nous avons eau chaude, toilettes et électricité : c’est grand luxe !

Au matin, après avoir dit au revoir à nos hôtes, on retrouve la piste cyclable en pente douce, toujours en montée. Les paysages changent, la terre devient rouges et ocre, c’est très beau tout autour de nous ! Une nouvelle aire de repos à l’ancienne gare de Leminda nous fait notre pause déjeuner. Au dessert, un homme qui passe nous propose d’aller cueillir des prunes en haut du village. Ses arbres ressortent sur la rue et croulent sous de bons fruits bien mûrs. La montée est un peu sportive mais cela valait bien le détour ! Nous repartons avec deux sacs pleins de délicieuses prunes !

A l’heure du goûter, nous arrivons au sommet de notre longue voie verte : en tout, nous avons parcouru ces 3 derniers jours 70kms de montée continue pour 300m de dénivelé positif.


« Après une montée… y’a une descente » dit-on souvent sur nos vélos ! Et c’est bien le cas encore ici. Nous redescendons tranquillement jusqu’à Quintanilla Vivar, une petite ville au nord de Burgos. A l’aire de jeux où nous pensons éventuellement poser la tente, on rencontre Jordan, qui parle un peu français, avec sa fille Nuria de 2 ans. De fil en aiguille, il fini par nous proposer de poser la tente chez lui, dans son jardin. Cette rencontre fera partie des moments du voyage que nous n’oublierons pas. Nous passons une superbe soirée à discuter avec lui et sa femme Andrea dans un mélange anglais/espagnol/ français (parfois dans une même phrase) à refaire le monde comme si on se connaissait depuis longtemps !

Le lendemain, nos hôtes doivent partir au travail à 8h30 ; pour nous permettre de nous préparer tranquillement, ils nous laissent une clé à laisser dans la boîte aux lettres en partant ! Quelle gentillesse ! 🤩

Après notre session quotidienne d’école, nous quittons ce lieu si chaleureux et retrouvons nos champs jaunis par la chaleur de l’été. A l’entrée de Burgos, nous rencontrons un cycliste qui nous propose de nous guider jusqu’au centre ville. Il nous dépose à la porte de Santa Maria, haut lieu touristique de la ville : notre convoi ne passe pas inaperçu ! Les gens (touristes, mais aussi locaux) sont curieux et viennent nous parler : on n’avance pas très vite ! On arrive à avancer en quittant la foule de touristes et on visite la ville d’un coup de vélo (ça grimpe !). Posés dans une comida pour déjeuner des tapas, on rencontre de deux pèlerines françaises très chouettes : Juliette pèlerine à pied et Sarah, à vélo. Elles vont à Compostelle, chacune à leur façon. On ressort du restaurant presque 3h après, rechargés de leur énergie positive et de ces chouettes échanges.
Après quelques courses, notamment à Décathlon (« encore à Décathlon?! » nous direz-vous 😆), on part vers l’ouest de la ville à Villacienzo pour dormir ce soir chez un Warmshowers : arrivés à 20h chez lui, il fait 8°c ! Nous sommes à 900m d’altitude et le climat est froid : on réalise que l’automne est là ! Heureusement nous pouvons dormir à l’intérieur, et même encore mieux : au coin du feu !

Nous passons deux jours chez Santi : lui habite en ville, à Burgos, mais vient midi et soir se ressourcer dans ce lieu paisible. Il était prévu que nous restions un seul jour ici, mais nos enfants (surtout les filles) ont la gastro 🤢, probable souvenir rapporté de notre nuit à Quintanilla Vivar. Nous sommes bien dans ce petit paradis au milieu de la campagne, dans un écrin de verdure ; l’eau courante est celle du puit, l’eau potable est à chercher à la fontaine du village, l’électricité est créée par des panneaux solaires, le chauffage est celui de la cheminée (tout comme le four, dans lequel Thomas cuisine une tarte aux prunes ramassées avant-hier). Santi nous offre des tomates et des pommes de son jardin à volonté. Nous profitons du repos forcé pour l’entretien des vélos, la planification des routes à venir, etc. Bref, la magie du voyage a encore opéré : les obstacles tombent parfois parfaitement bien !

De Burgos, nous allons prendre le train pour Avila puis Salamanque…
mais c’est pour le prochain article !

2 commentaires

  1. Hello,
    Merci pour les notes de voyage que j’apprécie beaucoup. Il y a une petite faute d’orthographe : « Après notre cession quotidienne d’école » il faut écrire « session ».
    Bonne route

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